G77+Chine: Le Maroc appelle à l’institutionnalisation de la coopération Sud-Sud

Le Maroc a appelé, dimanche, le Groupe des 77 plus la Chine (G77+Chine) à oeuvrer à l’institutionnalisation de la coopération Sud-Sud à travers la mise en place de mécanismes de coopération durable.

Dans une allocution prononcée lors du sommet extraordinaire du G77+Chine, qui a entamé ses travaux samedi soir à Santa Cruz (est de la Bolivie), le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la politique de la Ville, Nabil Benabdellah, a incité les pays membres de ce forum à réunir les conditions nécessaires au développement des échanges commerciaux, à la promotion des investissements et au renforcement de l’intégration régionale en tant que choix stratégique.

Le ministre qui conduit la délégation marocaine à ce sommet de deux jours marquant le 50ème anniversaire de la création de ce groupement, a également appelé les pays membres à prendre des mesures incitatives à même de renforcer le rôle du secteur privé dans le processus de coopération Sud-Sud en tant que fondement essentiel pour le développement et la création de richesses, tout en plaidant pour la mise en place d’une stratégie visant à mobiliser les ressources financières à même de garantir l’efficacité des projets et des actions de coopération.

Après avoir souligné que les efforts de la communauté internationale et la coopération Nord-Sud sont essentielles pour relever les défis actuels, M. Benabdellah a indiqué que les pays du sud, essentiellement concernés par les fléaux de la famine et de l’exclusion et confrontés à des enjeux majeurs tels que la généralisation de la scolarisation des enfants, l’emploi des jeunes, le financement de programmes de développement, la création d’un climat favorable à l’entreprise et la promotion du commerce et de l’investissement, sont appelés à inventer de nouvelles formules pour la consolidation de la coopération Sud-Sud.

En dépit de la hausse de la part des pays du Sud dans les revenus du commerce international et l’augmentation de leur contribution aux échanges commerciaux et aux investissements internationaux durant les deux dernières décennies, la coopération entre les pays du Sud demeure en deçà de leurs potentialités et leurs aspirations, a estimé le ministre.

M. Benabdellah a dans ce sens réaffirmé le souci constant du Maroc d’intensifier les liens de coopération Sud-Sud en vue d’établir des partenariats constructifs, de réaliser des projets bénéfiques et de consolider les mécanismes de coopération durable.

Le Royaume, qui place la coopération Sud-Sud au coeur de sa politique étrangère, a souligné le ministre, demeure attaché aux valeurs de solidarité ayant constamment marqué ses relations dans le cadre du respect total de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de chaque pays, et réaffirme sa détermination et son engagement à imprimer une nouvelle dynamique à la coopération économique avec les pays membres de ce groupe et en particulier avec ceux de son espace arabo-africain.

Partant de ce principe, a ajouté le ministre, le Royaume oeuvre à raffermir ses relations bilatérales avec les pays de la région pour les hisser au niveau d’un partenariat véritable et fructueux et à établir une coopération solidaire et constructive avec ses partenaires des pays du Sud à travers une approche globale et intégrée, basée sur le développement humain et qui contribue considérablement à élargir les domaines de coopération par la réalisation de projets innovants et concrets, mutuellement bénéfiques pour les populations de ces pays.

Il a rappelé à ce propos la décision prise en 2000 par le Royaume permettant le libre accès, sans aucune entrave, des exportations des pays africains les moins avancés au marché marocain, mettant l’accent sur l’implication dynamique du secteur privé marocain dans la promotion de la coopération Sud-Sud et la réalisation de l’intégration régionale grâce aux investissements productifs à valeur ajoutée ayant des effets positifs sur le développement économique et l’emploi.

Le Maroc a fait de la coopération dans le cadre des groupements régionaux un choix stratégique, conscient en cela du rôle vital que joue cette coopération dans le renforcement du développement et de la croissance économiques, a ajouté le chef de la délégation marocaine.

Il a indiqué dans ce contexte le Royaume œuvre inlassablement à la réactivation des structures et instances de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour surmonter les obstacles qui entravent son décollage afin de répondre aux attentes et aux aspirations légitimes des peuples de la région, mettant également l’accent sur le rôle dynamique que joue le Maroc au sein du Rassemblement des Etats du Sahel et du Sahara (CEN-SAD) à travers ses initiatives visant à donner un nouveau souffle à cette région, et du Rassemblement des Etats africains riverains de l’Océan Atlantique.

Le Maroc oeuvre également à consolider ses relations de coopération avec les ensembles régionaux notamment avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à encourager la coopération entre les groupements régionaux en tant qu’outil important pour promouvoir le commerce et les investissements et réaliser la complémentarité entre les pays du Sud, a dit le ministre.

Abordant la situation internationale, M. Benabdellah a estimé qu’en dépit des moyens et des efforts déployés aux niveaux national et international, le terrorisme, le crime organisé et les conflits armés constituent un danger permanent pour les populations, aux côtés de la pauvreté qui touche plusieurs régions du monde et des effets du changement climatique notamment la sècheresse et les inondations.

Le ministre a également insisté dans ce contexte sur la nécessité de "mobiliser les efforts en vue d’élaborer une vision commune et instaurer un partenariat mondial solide sur la base d’une approche intégrée et coordonnée aux niveaux international et régional pour la réalisation du développement durable et la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale à même de satisfaire les aspirations légitimes de nos peuples à la paix, à la sécurité et à la prospérité".

M. Benabadallah a conclu en exhortant le G77+Chine à s’adapter aux nouvelles donnes et aux changements intervenus sur la scène internationale afin de tirer profit des opportunités qu’offre la mondialisation pour relever les défis du développement humain auquel aspirent les membres de ce groupement.

Le Groupe des 77 a été créé le 15 juin 1964 à Genève, suite à l’adoption de la "Déclaration conjointe de 77 pays" en voie de développement ayant participé aux travaux de la première conférence des Nations unies sur le Commerce et du développement (CNUCED).

Ce groupement, auquel la Chine a adhéré en 1996, se veut un mécanisme permanent de coordination et de solidarité pour faire valoir les intérêts communs de ses membres et de renforcer leur poids et leur capacité de négociation sur les grandes questions économiques traitées au sein des Nations unies.

En tant que membre actif du G77 depuis sa création, le Maroc entretient des liens étroits et profonds avec les pays du Sud et soutient constamment la question du développement dans ces pays.

En sa qualité de président du G77 au titre de l’année 2003, le Maroc avait abrité en décembre de la même année la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, tenue à Marrakech. Les travaux de cette conférence ont été sanctionnés par l’adoption de la "Déclaration de Marrakech".

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