M. Hollande ouvrira à l’Elysée la XXe "Conférence des ambassadeurs", réunion annuelle de quelque 200 diplomates français, et occasion pour le président de leur donner leur feuille de route pour l’année à venir.
Le thème retenu cette année est "la diplomatie économique", mais c’est sur les dossiers internationaux brûlants, particulièrement la Syrie, que le président est attendu.
Accusé d’"attentisme" par l’opposition de droite, qui critique la position française à l’aune de l’"activisme" de l’ancien président Nicolas Sarkozy, M. Hollande a reçu coup sur coup la semaine dernière le médiateur de l’ONU Lakhdar Brahimi, le CNS, principale formation de l’opposition syrienne, et l’émir du Qatar.
"Sur la Syrie, le discours devrait être fort, assez carré. Il y a une volonté d’avancer dans plusieurs domaines", selon une source proche du dossier.
Samedi, à l’occasion d’une cérémonie en souvenir de la Libération de Paris, M. Hollande a annoncé sans précisions de nouvelles initiatives "en faveur de la révolution syrienne, sur le plan politique, diplomatique et humanitaire pour aider au soulèvement".
Paris "réfléchit" notamment à la question d’une zone d’exclusion aérienne sur une partie du territoire syrien afin de protéger les réfugiés et l’acheminement de l’aide humanitaire internationale, selon les ministères de la Défense et des Affaires étrangères.
La France, qui assure en août la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, a convoqué jeudi à New York une réunion ministérielle consacrée à la Syrie, centrée sur l’aspect humanitaire de la crise.
Des ministres des pays de la région, notamment Jordanie, Turquie et Liban, seront présents. En revanche, la participation des ministres russe et chinois des Affaires étrangères, les deux principaux soutiens de Damas, n’a pas été confirmée.
L’autre dossier important concerne l’Europe. M. Hollande devrait rappeler son souhait d’une "intégration européenne solidaire", mais pourrait aussi préciser ses positions, le traité budgétaire européen, qui doit être soumis au Parlement en octobre, suscitant des débats dans son propre camp.
Le texte se heurte aux réticences, voire à l’hostilité, de l’aile gauche du Parti socialiste, et de nombreux responsables de ses alliés écologistes.
Par ailleurs, la chancelière allemande Angela Merkel tente, selon la presse allemande, de convaincre ses partenaires de négocier un nouveau traité et de nouvelles bases juridiques pour l’UE et François Hollande pourrait s’exprimer à ce sujet.
Samedi, quinze parlementaires de la majorité socialiste ont demandé au président français d’avoir "une parole publique forte" et de préciser sa "vision" de l’avenir sur l’Europe afin de "créer l’adhésion".
Dans son allocution lundi après-midi, M. Hollande devrait aussi annoncer sa participation au prochain sommet de la Francophonie en octobre à Kinshasa, selon une source proche du dossier.
"C’est important que le sommet se tienne et que tout le monde puisse y participer", a déclaré samedi la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui, alors que la tenue de cette réunion est contestée par des associations qui estiment qu’elle cautionne le régime de Joseph Kabila, réélu en 2011 dans des circonstances controversées.
La conférence des ambassadeurs, devant laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit également s’exprimer mardi, s’achèvera le lendemain par un discours du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.