François Hollande : « Exercer le pouvoir, c’est très dur. Mais je le savais »

François Hollande, qui passera le 6 novembre le cap des six mois depuis son élection, estime que l’exercice du pouvoir est "très dur" mais se dit préparé. Dans un entretien au quotidien Le Monde, publié mercredi, le chef de l’Etat apporte aussi son soutien à Jean-Marc Ayrault, un Premier ministre "loyal".

"Exercer le pouvoir aujourd’hui, c’est très dur. Il n’y a plus aucune indulgence, aucun respect. Mais je le savais. Et puis, je l’ai voulu ! Pas simplement pour des raisons personnelles, le destin d’une vie. Mais parce que je pense que pour la France, c’est mieux que ce soit la gauche qui fasse cette mutation, qu’elle le fasse par la négociation, dans la justice, sans blesser les plus fragiles ni les déconsidérer. Les autres l’auraient fait sans doute, mais brutalement", souligne François Hollande.

Le chef de l’Etat évoque l’impopularité qui le frappe dans les sondages mais pour souligner qu’il n’a pas jusqu’ici rencontré d’hostilité. "Il y aura sans doute un moment où quelqu’un me lancera un jour dans la foule : dégagez!" Il apporte son soutien à Jean-Marc Ayrault, Premier ministre également chahuté dans l’opinion : "Je sais qu’il est loyal et qu’il n’a pas d’ambition pour la suite".

"Je connais l’état du pays"

François Hollande "assume" la méthode de concertation qui est la sienne et celle du gouvernement. "J’assume cette méthode. Il faut prendre le temps de décider. Car une fois que c’est décidé, c’est fait. Regardez Sarkozy. Il a mis trois ans à détricoter son bouclier fiscal". Il concède qu’"en termes de communication, la négociation est moins facile à porter car elle prend du temps". "Mais on verra ce que j’aurai laissé à la fin du quinquennat !"

Alors que dans le dernier baromètre TNS-Sofres pour Le Figaro Magazine, sa cote de confiance est tombée à un des plus bas, avec 36% seulement d’opinions favorables, François Hollande se défend d’avoir découvert la crise économique et sociale à son arrivée à l’Elysée. "Nous ne l’avons pas découverte. J’en ai parlé pendant toute ma campagne ! (…) Je connais l’état du pays".

"Il faut sortir vite de la crise européenne. Je pense qu’il est possible de voir une reprise au deuxième semestre 2013 et le début de l’inversion de la courbe du chô mage", précise François Hollande. "Nous en sommes à la troisième année de crise. La reprise va arriver, c’est une question de cycle". Le chef de l’Etat rééquilibre aussitô t son propos, comme il en a l’habitude : "Il peut aussi y avoir un scénario noir, celui de la récession. Le rô le du chef de l’Etat, c’est de préparer toutes les hypothèses".

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