François Bayrou: « Je vois monter un danger : celui de ne plus regarder ses concitoyens que par leur origine, leur couleur de peau ou leur religion ».

Après l’assassinat de 57 coups de couteau le 25 avril dernier du jeune malien, Aboubakar Cissé, dans une mosquée du Gard, le Premier ministre français, François Bayrou, estime ce dimanche que « c’est ce qui est en train de se passer est une forme d’explosion en chaîne de la société française ».

« Et il faut bien voir ce sur quoi elle porte. Elle touche à l’essentiel : l’unité du pays, notre capacité à vivre ensemble sous les principes de l’universalisme républicain », souligne-t-il dans un entretien au Journal de Dimanche (JDD).

« Je vois monter un danger : celui de ne plus regarder ses concitoyens que par leur origine, leur couleur de peau ou leur religion. Je vois la détestation des musulmans et de l’Islam, la détestation des Juifs et du judaïsme. Et la détestation des chrétiens », note le Premier ministre.

« Avec des crimes dans les trois cas. Et d’autres haines encore bientôt, je n’en doute pas hélas ! Et cela, la détestation d’un concitoyen pour ce qu’il est, pour son origine, pour sa foi, pour sa philosophie, je ne l’accepterai jamais », poursuit-il, estimant que « tout le monde a droit de cité, et en même temps de comprendre la sensibilité des autres, de mettre les bons mots sur ce que les autres éprouvent pour désamorcer la folie ».

Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes doit recevoir lundi la famille du jeune malien. Bruno Retailleau a été critiqué pour ne pas avoir reçu la famille de la victime, alors que le meurtrier, Olivier A, avait insulté l’islam dans une vidéo montrant la victime agonisante.

Dans un enregistrement transmis auprès de BFMTV, le père d’Olivier A. a présenté ses excuses à la famille d’Aboubakar Cissé. « Nous ne sommes pour rien dans ce que notre fils a fait. Mon fils est fou. C’est 100% pas normal ce qu’il a fait. Je m’excuse pour la famille de ce qu’il a fait. Il est en train d’assumer ce qu’il a fait », avait déclaré le père du suspect à BFMTV.

Incarcéré en Italie où il s’était en fuite avant de s’y rendre à la police, l’assassin d’Aboubakar Cissé doit être extradé vers la France à la mi-mai.

Une information judiciaire pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion a été ouverte par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Nîmes.

 

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