France : une déclaration présidentielle sur les harkis en décembre

Le président Emmanuel Macron prendra en décembre « une initiative mémorielle d’envergure » sur les harkis, a confirmé vendredi à l’AFP une source dans l’entourage de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darieussecq.

Cela prendra la forme d’une "reconnaissance pleine et entière" du calvaire qu’ont subi les harkis, à la fois en Algérie puis lors de leur arrivée en France, a ajouté cette source.

Une source proche de l’Élysée avait auparavant indiqué qu’Emmanuel Macron envisageait de faire "un geste mémoriel très fort" à l’égard des harkis en décembre.

La secrétaire d’État va annoncer mardi une série de mesures à venir, comprenant notamment la création d’un "fonds de réparation et de solidarité" en faveur de la seconde génération de harkis, grandis en France dans des conditions souvent difficiles, d’un montant de 40 millions d’euros sur quatre ans.

Ce montant a été préconisé par un groupe de travail mis en place au début de l’année, qui a remis à la mi-juillet un rapport de 180 pages à la secrétaire d’État, dont les mesures de ce "plan harkis" qui sera annoncé mardi sont tirées.

Il n’est toutefois pas question de l’adoption au Parlement d’une loi, a ajouté la même source. "La reconnaissance présidentielle, pleine et entière, évitera le recours à une loi mémorielle", a-t-elle dit. "Figer l’histoire, ce n’est pas bon. Le but ici est de soigner les plaies, pas de les rouvrir".

Le plan harkis prévoit également des mesures visant à la "préservation de la mémoire" des supplétifs de l’armée française en Algérie, notamment par une campagne de "recueil de témoignages".

L’armée française a recruté jusqu’à 150.000 Algériens comme auxiliaires durant la guerre d’Algérie (1954-1962). A la fin de la guerre, 90.000 personnes, harkis et leurs familles, ont été admis en France dans des conditions précaires – camps, hameaux de forestage et cités urbaines – sans réelles perspectives d’intégration pour eux-mêmes et leurs enfants.

Les autres – entre 55.000 et 75.000 harkis, selon les historiens – ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes qui les considéraient comme des traîtres.

En France, les harkis se sont vu reconnaître le statut d’ancien combattant – ouvrant droit à une retraite – en 1974 et 13.000 d’entre eux ont bénéficié d’allocations spécifiques au titre de trois lois (1987, 1994 et 2005). Une partie des 40 millions qui seront annoncés mardi pourra servir à la revalorisation de ces pensions, a précisé la même source.

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