"Nous voulons rouvrir d’une autre manière que par le passé le dialogue entre l’Europe et la Méditerranée", a déclaré M. Hollande lors d’une conférence de presse commune avec son homologue tunisien Moncef Marzouki.
"Des formules ont été utilisées, elles n’ont pas toujours donné le résultat escompté", a poursuivi le chef de l’Etat, dans une allusion apparente à l’Union pour la Méditerranée (UpM), initiée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
"Donc faisons simple, pratique, et essayons d’accélerer la marche", a-t-il expliqué, ajoutant: "nous pensons que c’est la bonne manière de faire".
Selon lui, il s’agit de "commencer modestement mais commencer, sans qu’il y ait des problèmes qui viennent interférer". "Nous les connaissons", a-t-il glissé, alors que le conflit israélo-palestinien est parfois source de blocage dans la coopération méditerranéenne.
François Hollande a insisté sur la nécessité d’avoir "des projets concrets", et évoqué le "processus 5+5", en référence au groupe réunissant depuis le début des années 1990 cinq pays des rives nord et sud de la Méditerranée.
"Une réunion va se tenir début octobre à La Valette (Malte), et nous pensons que c’est la bonne manière de faire", a avancé M. Hollande, pour qui "il nous faut des actes (…) des ambitions communes que nous pouvons porter".
Il s’est notamment référé à "un certain nombre de projets industriels, culturels, (…) des échanges universitaires". "C’est de cette manière là que nous pouvons faire et le Maghreb sera bien sûr partie prenante", a-t-il dit.
Créée en juillet 2008, l’UpM compte 43 membres dont, outre les pays de l’Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. Elle a pour ambition de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone.
Mais depuis sa création, elle a été impuissante à dépasser les blocages nés du conflit israélo-palestinien: ses activités ont été gelées pendant et après l’offensive israélienne sur Gaza fin 2008-début 2009 et il a ensuite fallu un an et demi pour la doter d’un secrétaire général assisté de six adjoints, dont un Palestinien et un Israélien.
En 2010, le conflit israélo-palestinien a provoqué à deux reprises le report d’un sommet de dirigeants de l’UpM, d’abord prévu en juin puis en novembre.