Espionnage: la Norvège expulse un diplomate russe
La Norvège a annoncé mercredi l’expulsion d’un diplomate russe, quelques jours après l’arrestation à Oslo d’un Norvégien suspecté d’espionnage au profit de la Russie.
Lundi, les services de renseignement norvégiens (PST) avaient révélé avoir arrêté deux jours plus tôt un Norvégien soupçonné d’avoir remis des informations sensibles à une personne présentée comme un agent des renseignements russes.
« Nous avons informé l’ambassadeur de Russie qu’un employé de l’ambassade russe est indésirable en tant que diplomate et va être prié de quitter la Norvège », a indiqué une porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères, Siri Svendsen, dans un courriel à l’AFP.
« C’est parce qu’il a eu des agissements qui ne sont pas compatibles avec son rôle et son statut de diplomate », a-t-elle ajouté.
Le diplomate en question, rattaché à la section commerciale de la légation, a jusqu’à la fin de la semaine pour quitter le royaume, a précisé le ministère.
On ignore à ce stade s’il s’agit de la personne qui se trouvait en compagnie du Norvégien arrêté samedi par PST dans un restaurant d’Oslo.
Celui-ci est un homme âgé de 50 ans qui travaille pour le bureau de certification DNV GL, spécialisé notamment dans la vérification des installations industrielles et des moyens de transport.
DNV GL a précisé de son côté que cet employé de sa division « pétrole et gaz » n’avait pas d’habilitation de sécurité.
« Il n’a donc pas travaillé sur des projets pour l’industrie de la défense, les forces armées norvégiennes ou toute autre instance gouvernementale où une habilitation de sécurité est requise », a expliqué le groupe.
Selon son employeur, il dirigeait un projet industriel dans l’impression 3D.
Lundi, il a été placé en détention provisoire pour quatre semaines, les deux premières à l’isolement total.
Des documents judiciaires, il ressort que l’intéressé, identifié comme Harsharn Singh Tathgar, a reconnu auprès des enquêteurs avoir remis des informations contre des « sommes en liquide significatives », tout en assurant que ces informations n’étaient pas préjudiciables aux intérêts de la nation.
L’ambassade de Russie à Oslo n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Dans son rapport annuel d’évaluation des risques publié en février, le PST avait mis en garde contre les risques d’espionnage planant sur différents secteurs de la société norvégienne (pouvoir politique, milieux économiques, défense, recherche…), en désignant plus particulièrement la Russie, la Chine et l’Iran.
Plusieurs affaires d’espionnage ont au cours de ces dernières décennies émaillé les relations entre la Norvège, pays membre de l’Otan, et la Russie qui partagent une frontière commune dans le cercle arctique.