Emmanuel Macron :  Dalil Boubakeur « ne m’a pas confessé qu’il était sur le départ » 

« Hold-up » pour certains. « Démission forcée » pour d’autres. Le départ surprise du recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur, suivie dans la foulée de la nomination de l’avocat Chems-eddine Hafiz, a suscité moult interrogations et spéculations.

Interrogé par Atlasinfo mercredi soir en marge des voeux à la presse sur le départ de l’indéboulonnable recteur Boubakeur, le président français Emmanuel Macron a dit « ne pas être au courant » avant son annonce.

« J’ai rencontré le recteur Dalil Boubakeur le 9 janvier à l’occasion des vœux des autorités religieuses. Il ne m’a pas confié ou plutôt il ne m’a pas confessé qu’il était sur le départ », a-t-il précisé.

Le départ de l’emblématique recteur de la GMP, annoncé samedi 11 janvier à une semaine de l’élection du président du Conseil français du culte musulman (CFCM) dont il assurait l’intérim, a changé la donne et propulsé Chems-eddine Hafiz sur le devant de la scène.

Dimanche 19 janvier, le CFCM doit désigner son nouveau président. Des discussions sont en cours. Deux noms se détachent pour prendre la tête de cette instance, créée en 2003 par Nicolas Sarkozy : Mohammed Moussaoui, le président de l’Union des mosquées de France (UMF), arrivée en tête des élections de novembre dernier avec 18 élus, et le nouveau recteur de la GMP, Chems-eddine Hafiz.

Réformer le CFCM  

Les chamailleries autour des égo sont de règle au sein du CFCM. Ces divisions prennent le pas sur l’essentiel qu’est la réforme urgente de cette instance représentative du culte musulman.

Une réforme du CFCM s’impose, notamment en termes de missions et de modalités de fonctionnement pour rendre cette instance crédible aux yeux des musulmans de France. Il est appelé à revoir un mode de désignation qui aboutit sur des majorités artificielles. Car aux côtés des 45 élus par les 25 régions, 45 autres sont tout simplement cooptés, essentiellement par cinq fédérations sans passer par la case élection. Le collège de désignés pèse ainsi autant que le collège des élus !

Pour faire face à des défis majeurs, les fédérations au sein du CFCM doivent s’atteler aussi à remplir  leurs missions (formation des imams, lutte contre le radicalisme, départementalisation, etc) et se fixer des objectifs à atteindre avec des résultats à la clé.

Bien des chantiers attendent le futur président d’un CFCM pour reconquérir la confiance des musulmans de France et être un bon interlocuteur face aux pouvoirs publics qui restent un partenaire incontournable, notamment pour la gestion du culte (autorisations nécessaires à la construction des mosquées, organisation de la fête de l’Aid el Kebir, carrés musulmans dans les cimetières communaux, lutte contre la radicalisation, etc).

Emmanuel Macron, qui doit dévoiler prochainement un plan contre la montée du communautarisme, avait appelé le CFCM à « un changement de rythme pour qu’il combatte, au côté de l’Etat, le communautarisme et l’islamisme ».

 

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