"Nous publierons les résultats au fur et à mesure. Les mécanismes de dépouillement demandent du temps", a déclaré le secrétaire général de l’Isie, Boubaker Bethabet.
Selon les premiers résultats partiels communiqués par l’Isie lors d’une conférence de presse et qui portent sur 5 des 27 circonscriptions du pays, Ennahda est suivi du Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) avec 6 sièges et par la liste "Pétition pour la justice et le développement", dirigée par un riche homme d’affaires basé à Londres, avec 5 sièges.
Le parti de gauche Ettakatol obtient 4 sièges, le Parti démocrate progressiste (PDP, centre) 2 sièges, tout comme l’Initiative, parti dirigé par un ex-ministre de Ben Ali.
L’Alternative révolutionnaire, appuyée par le PCOT (communistes), obtient 1 siège et Afek Tounes (libéral) 1 siège également.
Ces résultats concernent deux circonscriptions de Sfax (la deuxième ville du pays, sud-est), et des circonscriptions à Sousse (centre-est), Kebili (extrême sud) et Jendouba (nord-ouest).
Quelque 400 personnes accusant les islamistes modérés d’Ennahda et d’autres formations d’avoir fraudé pour gagner des voix et remporter les élections législatives de dimanche ont manifesté ce mardi dans les rues de Tunis.
Les protestataires se sont rassemblés devant un bâtiment abritant l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), protégé par une centaine de policiers.
Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Quelle démocratie ?" et "Honte à toi Ghannouchi !", visant Rachid Ghannouchi, chef de file d’Ennahda.
"Il y a eu des falsifications avant même le vote. Des partis comme Ennahda ont distribué de l’argent à des électeurs", a affirmé l’une des manifestants, Saïfallah Hanachi.
"Nous ne sommes pas hostiles à l’islam mais le parti de Ghannouchi devrait être sanctionné pour ces violations des règlements électoraux", a ajouté Amira ben Yahia.
Des responsables de l’Isie affirment qu’il n’y a eu que des manquements mineurs à la loi. Quant aux observateurs électoraux étrangers, ils se sont déclarés globalement satisfaits du déroulement du scrutin, le premier libre et démocratique depuis l’indépendance de la Tunisie en 1956.
Les Tunisiens ont voté en masse dimanche pour élire une assemblée constituante, premier scrutin libre de leur histoire, neuf mois seulement après la révolution qui a chassé Zine Abidine Ben Ali le 14 janvier dernier et donné le coup d’envoi du printemps arabe.