Elections en Catalogne : des signes de dissolution du mouvement séparatiste se profilent à l’horizon
La plupart des sondages d’opinion réalisés dans le cadre de ces élections, qui revêtent une grande importance pour l’avenir de la région de Catalogne (7,8 millions d’habitants), notamment celui élaboré par NC Repor, donnent la victoire au candidat socialiste Salvador Aila (ancien ministre de la Santé du gouvernement espagnol), suivi des deux partis nationalistes soutenant le séparatisme, la Gauche républicaine catalane (ERC) et le parti Ensemble pour la Catalogne.
Selon NC Repor, Salvador Illa renforcerait sa tendance à la hausse tout au long de la campagne électorale et gagnerait le scrutin avec 21,5% des votes devant ERC (21,3%), puis Ensemble pour la Catalogne (19,9%), tandis que le parti Ciudadanos n’obtiendra que 10,9% des votes.
Quant au parti Comu Podem, il serait la cinquième force politique en Catalogne, avec 7,2% des votes et huit sièges, tandis que le parti CUP obtiendrait 5,5% et sept sièges, le Parti populaire ne remporterait que 6,3% des votes et sept sièges. De son côté, le parti de l’extrême droite Vox ferait pour la première fois sa rentrée au parlement régional de Catalogne, avec 6 sièges (5,8% des votes).
Les résultats serrés de ce baromètre d’opinion, en particulier entre le Parti socialiste catalan dirigé par Salvador Illa, ERC et Ensemble pour la Catalogne, consacrent le fait qui a émergé depuis les premiers jours de la campagne électorale. Le prochain gouvernement régional en Catalogne sera limité à deux options : soit la continuité du gouvernement séparatiste formé à partir de la coalition ERC/Ensemble pour la Catalogne, en plus du parti CUP, ou la formation d’un gouvernement de partis de gauche avec une alliance entre le Parti socialiste catalan, ERC et Comu Podem.
Toutefois, le fait le plus important révélé lors de ce rendez-vous électoral demeure, selon les observateurs, les divisions internes et les tensions entre les composantes des partis indépendantistes, notamment entre les deux partenaires dans la gestion du gouvernement régional; ERC et Ensemble pour la Catalogne, qui se sont livrés à un échange d’accusations.
Le dernier chapitre de cette confrontation est la position de ERC qualifiant d’« irréaliste » la politique de Ensemble pour la Catalogne, avant que ce dernier n’accuse le parti de la gauche de « conduire le mouvement d’indépendance vers l’inconnu ».
Ensemble pour la Catalogne, fondé par Carles Puigdemont, poursuivi par la justice espagnole pour sédition et en fuite en Belgique, parie sur la confrontation avec le gouvernement central pour obtenir l’indépendance de la région, alors que ERC plaide pour le dialogue, une approche déjà adoptée depuis 2018 à l’égard du gouvernement de coalition conduit par le socialiste Pedro Sanchez.
Sur la base de cette alliance, ainsi que de la campagne électorale forte et cohérente menée par Salvador Illa, les socialistes estiment que les urnes les mèneront dimanche prochain à détrôner les séparatistes du pouvoir en s’appuyant sur ERC, qui sera la clé de toute alliance possible pour former un gouvernement local de gauche dans cette région.
Consolidant cette tendance, Pedro Sanchez, leader du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a affirmé, lors d’un rassemblement de soutien à son candidat, Salvador Illa, que les socialistes « ne veulent pas perdre la mémoire, mais ils cherchent à tourner la page et à apporter des changements sans oublier cette décennie stérile et douloureuse provoquée par le mouvement séparatiste ».
Après avoir rappelé les « dommages causés par le mouvement indépendantiste fictif », M. Sanchez a déclaré que, dimanche prochain, la région catalane pourra prendre les choses en main et abandonner cette voie qui n’a conduit qu’à la dégénérescence et à la division.
Sur la base de ces développements, Salvador Illa peut-il reprendre la région catalane aux séparatistes et briser ainsi un monopole de 10 ans ? Verdict dimanche.