Egypte: quatre employés d’une agence de presse turque arrêtés

Quatre employés d'une agence de presse turque arrêtés en Egypte

Les autorités égyptiennes ont arrêté mercredi quatre employés de l’agence de presse étatique turque Anadolu, a indiqué celle-ci, une mesure susceptible d’envenimer les relations déjà tendues depuis plusieurs années entre Ankara et Le Caire.

Après avoir perquisitionné les locaux toute la nuit, des policiers ont arrêté mercredi matin trois Egyptiens et un Turc employés par le bureau de l’agence au Caire, a rapporté Anadolu, ajoutant ne pas savoir où se trouvent actuellement ses collaborateurs.

Le ressortissant turc, Hilmi Balci, est le responsable financier et administratif du bureau d’Anadolu au Caire, selon l’agence. Aucune explication n’a été fournie aux avocats des employés quant aux raisons de leur arrestation, a précisé Anadolu.

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué mercredi le chargé d’affaires égyptien à Ankara pour demander des explications.

« Nous attendons des autorités égyptiennes qu’elles libèrent immédiatement les employés de l’agence Anadolu, parmi lesquels se trouve un ressortissant turc », a déclaré le ministère, dénonçant un « acte inconsidéré » qui vise à « intimider ».

Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a fustigé un « acte hostile » qui montre « l’impuissance des autorités égyptiennes ».

A Washington, le département d’Etat a également appelé le gouvernement égyptien « à remettre immédiatement en liberté les journalistes arrêtés et à autoriser une presse libre et ouverte en Egypte ».

Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement les pressions contre les médias en Egypte, pays qui occupe la 163e place sur 180 au classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

Ces interpellations risquent de renforcer les tensions entre la Turquie et l’Egypte, deux poids lourds du monde musulman dont les relations se sont dégradées depuis l’arrivée au pouvoir au Caire du président Abdel Fattah al-Sissi.

La destitution en 2013 de son prédécesseur, Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu d’Egypte, a été vivement critiquée par Ankara.

Le président Recep Tayyip Erdogan qualifie régulièrement M. Sissi de « putschiste » et a accusé l’an dernier les autorités égyptiennes d’avoir « tué » Morsi, mort en juin dernier après s’être effondré au tribunal lors de son procès.

Les tensions entre Ankara et Le Caire se sont ravivées ces dernières semaines en raison de leur opposition en Libye.

Dans ce pays déchiré par un conflit civil, la Turquie soutient le gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU, et l’Egypte appuie militairement les forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen.

Le Caire s’oppose en outre aux revendications turques sur des zones de la Méditerranée orientale riches en hydrocarbures.

 

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