La loi fondamentale adoptée par référendum en décembre impose la consultation de l’université Al Azhar, qui fait autorité auprès des sunnites, sur "les sujets ayant trait à la charia", or la loi islamique proscrit l’usure.
Abdallah Badrane, président du groupe Al Nour au Sénat, a déclaré à Reuters que le mouvement envisageait de saisir la justice pour obtenir gain de cause.
Invoquant une certaine souplesse dans l’interprétation de la charia en cas de force majeure, le mouvement salafiste avait dans un premier temps fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à ce prêt. Le taux d’intérêts fixé par le FMI devrait se situer aux alentours de 1,1%, ce qui est très inférieur à celui du marché.
L’initiative pourrait compliquer la finalisation du prêt. Conclu l’an dernier par le gouvernement issu des Frères musulmans, l’accord a été suspendu en raison des troubles politiques qui continuent à agiter le pays, deux ans après la "révolution du Nil".
Selon Le Caire, les négociateurs du FMI sont attendus sous peu pour finaliser le prêt, qui supposera à coup sûr la mise en oeuvre de mesures d’austérité. Pour les observateurs, il ne sera vraisemblablement pas ratifié avant les élections législatives prévues en avril.