"Al Nour, la surprise du moment", titre le journal indépendant A Chourouq en référence au principal parti fondamentaliste musulman présent sur la scène politique égyptienne.
Selon les estimations avancées par la presse, ce parti salafiste fondé après le soulèvement populaire de janvier-février qui a renversé Hosni Moubarak, obtiendrait 20% des voix dans cette première étape du scrutin, soit environ le même pourcentage annoncé pour le Bloc égyptien (libéraux).
Mais il est loin derrière les Frères musulmans, qui semblent s’acheminer vers une large victoire, selon ces mêmes estimations.
Toutefois le journal gouvernemental Al Ahram affirme que les salafistes "créent la surprise en surpassant les Frères musulmans dans plusieurs circonscriptions" en Alexandrie, deuxième ville du pays.
Al Nour faisait partie de l’Alliance démocratique menée par les Frères musulmans, avant de claquer la porte pour créer l’Alliance islamique. Le parti appelle à l’application de la charia (loi islamique) dans les domaines politique, social et économique.
"Si les courants islamistes dominent le Parlement, nous craignons que cela aboutisse à un système non démocratique, mais autoritaire sous couvert religieux", affirme Hassan Nafaa, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, cité par Al-Chourouq.
"Nous ne voulons pas remplacer Moubarak par un régime théocratique autoritaire", ajoute-t-il, en référence au président déchu.