Drame à Berlin : ce que l’on sait à minuit

« Une personne qui est manifestement le chauffeur du camion a été arrêtée, un passager est mort », a indiqué la police. En fin de soirée, on déplorait neuf morts.

Cela ressemble au terrible carnage de Nice. Un camion qui fonce sur la foule. Neuf morts et 50 blessés. Tel est le bilan pour l’instant provisoire, à minuit, de la course folle d’un camion sur un marché de Noël dans le centre de Berlin. Au moment où le drame s’est produit, vers 20 heures, le marché était noir de monde, comme tous les marchés de Noël de la capitale allemande à quelques jours des fêtes. La police penche pour un attentat et pense en avoir arrêté l’auteur. "Une personne qui est manifestement le chauffeur du camion a été arrêtée, un passager est mort", a indiqué la police, après avoir fait état d’"au moins neuf morts" et "au moins 50 blessés", dont quatre grièvement.

Solidarité de François Hollande

"Nous examinons la piste d’un attentat terroriste mais ne connaissons pas encore les motivations" de cet acte, a souligné un autre porte-parole. La police a d’ailleurs appelé les Berlinois à "rester à la maison" par précaution. La chancelière Angela Merkel s’est dite "en deuil" après avoir appris le drame. Selon plusieurs médias allemands, le conducteur du poids-lourd, immatriculé en Pologne, a pris la fuite après avoir foncé sur la foule. La chancelière allemande Angela Merkel est "en deuil" en raison de ces "nouvelles effroyables", a indiqué son porte-parole Steffen Seibert sur twitter. Des images des lieux du drame diffusées par le site internet du quotidien local Berliner Morgenpost ont montré plusieurs stands du marché de Noël détruits par le passage du camion. Les accès des lieux ont été immédiatement bloqués par les forces de l’ordre.

"Le Président de la République exprime sa solidarité et sa compassion à la Chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles après qu’un camion a provoqué de nombreuses victimes dans la foule d’un marché de Noël dans le centre de Berlin. Les Français partagent le deuil des Allemands face à cette tragédie qui frappe toute l’Europe", peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée. François Hollande a exprimé sa solidarité envers le peuple allemand sur Twitter.

"Du sang partout"

Le marché de Noël où le camion a foncé sur les badauds en roulant sur un trottoir se trouve en plein centre de la ville, à deux pas de l’Eglise du Souvenir, une des principales attractions touristiques berlinoises, et d’une avenue très commerçante,le Kurfürstendamm. Un touriste présent sur les lieux et interrogé a indiqué ne pas savoir si le conducteur "était ivre" ou s’il a délibérément foncé sur la foule, "mais il n’a pas cherché à s’arrêter, il a juste continué".

"Nous étions assis derrière un stand en train de boire du vin chaud lorsqu’il y a eu soudain ungrand "boum" et les gens devant moi se sont jetés sur moi", raconte une Australienne, Trisha O’Neill, à la chaîne de télévision Australian Broadcasting Corporation. "J’ai juste vu ce gigantesque camion noir qui a foncé à travers le marché et renversé tellement de gens, puis toutes les lumières se sont éteintes et tout était détruit", témoigne-t-elle. Il y avait "du sang et des corps partout", y compris d’enfants et de personnes âgées, ajoute-t-elle, disant avoir "éclaté en sanglots". "C’est horrible. On est venus fêter Noël à Berlin en pensant aussi que c’était plus sûr qu’à Paris", dit pour sa part une touriste américaine d’une quarantaine d’années, Kathy Forbes. "On était au restaurant pas loin d’ici et on n’osait pas rentrer tant que le conducteur était en liberté, maintenant on va regagner l’hôtel", dit-elle.

Une dizaine de passants, dont aucun n’était présent au moment de l’attaque, se pressent près des cordons de police. Certains filment, sourire aux lèvres, et font un direct avec leur téléphone portable via les réseaux sociaux, alors que la police a pourtant invité le public à ne pas partager de scènes vidéo sur ces événements via internet. D’autres se recueillent en silence, les larmes aux yeux. "C’est le pire des scénarios possibles, cela envoie le signal dans le monde entier que tout cela peut se passer n’importe où", lance un Allemand d’une trentaine d’années, qui travaille dans un service de sécurité. Si la piste de l’attentat se confirme, il s’agira du premier de cette ampleur dans le pays.
Le mystère du chauffeur polonais

L’atmosphère était très tendue lundi soir aux abords du marché de Noël, avec un important dispositif policier déployé dans tout le quartier, selon une journaliste de l’Agence France-Presse sur place. Des camions sirènes hurlantes continuaient d’arriver sur place peu avant 22 h 00 locales, que ce soit des véhicules de la Croix rouge, des ambulances, deux camions médecine légale ou encore de nombreux véhicules de pompiers.

Le propriétaire de la société à qui appartenait le camion polonais a confirmé la disparition de son chauffeur. "On n’a pas de contact avec lui depuis cet après-midi. Je ne sais pas ce qui lui arrive. C’est mon cousin, je le connais depuis l’enfance. Je me porte garant de lui", a déclaré Ariel Zurawski, joint par téléphone. Interrogé par la télévision polonaise en continu TVN24, si son chauffeur se sentait menacé ou en danger, Arie Zurawski a répondu "absolument pas". Selon Lukasz Wasik, un responsable de la société, le contact avec le chauffeur, âgé de 37 ans, a été perdu vers 15 heures. "On ne sait pas ce qu’il est devenu, a-t-il été enlevé, tué, on ne sait rien. On est très inquiets pour lui", a-t-il déclaré, "La dernière fois qu’on l’a eu au téléphone c’était ce matin vers 8 ou 9 heures". Le chauffeur transportait 25 tonnes de produits métallurgiques en provenance d’Italie. A Berlin, "la société où il devait les décharger n’a pas pu les recevoir et lui a dit de retourner mardi dans la matinée. On lui a dit d’attendre à Berlin quelque part", a encore ajouté Lukasz Wasik, "quelle tragédie alors que nous, on y est pour rien".

Source AFP

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