Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal de New York

Dominique Strauss-Kahn, qui a démissionné de son poste de directeur général du FMI quatre jours après avoir été arrêté pour tentative de viol présumée dans un hôtel de New York, comparaissait jeudi devant un tribunal pour tenter d’obtenir sa libération conditionnelle.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn vont présenter une nouvelle demande de remise en liberté – en contrepartie d’une caution d’un million de dollars, et d’une résidence surveillée à New York.
Et ce n’est pas tout : si le grand jury s’est déjà décidé, l’inculpation pourrait être prononcée dès ce soir – elle était prévue demain.

Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal de New York
Les arguments avocats de DSK n’ont pas changé : versement d’une caution conséquente – un million de dollars – indexée sur la maison que le couple possède à Washington ; assignation à résidence, sous surveillance électronique – d’ailleurs, DSK a remis son passeport français à la justice américaine.

Accusé d’avoir agressé samedi une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manahattan, Dominique Strauss-Kahn s’est vu refuser lors d’une audience préliminaire lundi une libération sous caution, la juge évoquant le risque de fuite.

Dans sa lettre de démission du FMI, il dément "avec la plus grande fermeté possible toutes les allégations" portées contre lui. "Je veux consacrer toute ma force, tout mon temps et toute mon énergie à prouver mon innocence", poursuit-il.

Le FMI précise qu’il communiquera prochainement sur le processus de sélection d’un nouveau directeur général. L’intérim sera assuré par le numéro deux de l’institution, John Lipsky.

Dominique Strauss-Kahn, qui était avant son arrestation le favori des sondages pour l’élection présidentielle de 2012 en France, dirigeait le Fonds monétaire international depuis le 1er novembre 2007. Son mandat courait jusqu’à l’automne 2012.

Incarcéré dans la prison new-yorkaise de Rikers Island, il faisait face ces derniers jours à une pression grandissante pour qu’il démissionne de ses fonctions.

Selon des documents judiciaires consultés mercredi par Reuters, Dominique Strauss-Kahn s’est engagé à rester à New York s’il bénéficiait d’une libération conditionnelle.

JURY POPULAIRE VENDREDI

Un jury populaire doit se réunir vendredi à huis clos à New York pour statuer sur son éventuel renvoi devant un autre jury, qui serait cette fois chargé de le juger.

L’hypothèse d’une candidature de Christine Lagarde, ministre française de l’Economie et des Finances, à la présidence du FMI s’est renforcée. A Berlin, une source proche d’Angela Merkel a évoqué l’estime de la chancelière allemande à son égard tout en soulignant qu’aucune décision n’était prise. (

L’UE semble déterminée à présenter une candidature européenne pour la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, qui joue un rôle clé dans la crise la dette publique en Grèce et au Portugal.

Un Américain, Robert Zoellick, présidant la Banque mondiale, la tradition veut que la direction générale du FMI échoie à un Européen, mais des pays émergents font pression pour que le processus de sélection soit ouvert à tous les pays membres.

Le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a ainsi déclaré que la prochaine direction du FMI devrait refléter l’influence grandissante des pays émergents.

Dans ce contexte, plusieurs dirigeants européens ont exprimé le souhait que l’UE soutienne un candidat unique pour représenter l’Europe.

John Lipsky a annoncé que le conseil d’administration du FMI se réunirait dans la journée de jeudi pour établir le cadre de désignation du nouveau directeur général dont le choix, a-t-il souligné, appartient à ses membres.

CHRISTINE LAGARDE AU FMI ?

Selon un sondage publié jeudi par Reuters, une large majorité d’économistes estime que Christine Lagarde est le candidat ayant le plus de chances de prendre la tête du FMI. (Voir ïID:nLDE74I1P0û)

Mais deux problèmes pourraient lui barrer la route.

Les accusations contre Dominique Strauss-Kahn d’abord, qui pourraient disqualifier une candidature française, et l’enquête pour "abus d’autorité" demandée contre elle par le procureur général de la Cour de cassation dans l’affaire Tapie.

L’attribution de 285 millions d’euros d’argent public à cet homme d’affaires et ancien ministre de François Mitterrand, en compensation d’un manque à gagner présumé sur la revente d’Adidas, autorisée par Christine Lagarde à la suite d’une procédure d’arbitrage, est contestée.

A propos de l’enquête sur Dominique Strauss-Kahn, la théorie d’une machination, soutenue par certains dirigeants socialistes et par une majorité de Français, suscite un malaise grandissant parmi les élus et dans les médias français.

Selon l’institut CSA, les Français sont 57% à penser que Dominique Strauss-Kahn est la victime d’un complot. Cette proportion monte à 70% chez les sympathisants socialistes.

Des élus éminents de gauche mais aussi parfois de droite ont adhéré plus ou moins explicitement à cette thèse.

Que Dominique Strauss-Kahn soit condamné ou pas à l’issue de la procédure pénale, sa victime présumée pourra le poursuivre au civil pour tenter d’obtenir des indemnités.

Jeffrey Shapiro, l’avocat de la plaignante, dit qu’il "n’y a eu aucune discussion" au sujet d’une plainte au civil. "Ce n’est pas envisagé et ce n’est pas évoqué", a-t-il déclaré à Reuters.

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