Des partis d’opposition algériens dénoncent la décision d’accueillir des membres de la famille de Kadhafi

Des partis politiques de l’opposition ont dénoncé mercredi la décision des autorités algériennes d’accueillir lundi des membres de la famille du dictateur Kadhafi, rejetant du coup l’argument des "considérations humanitaires" qu’Alger tente vainement de "vendre" à l’opinion algérienne et internationale.

"Après avoir transformé l’Algérie en dépotoir économique pour satisfaire clientèle et partenaires, après avoir réduit ses missions politiques et diplomatiques à la fonction de sous-traitant des services de renseignement occidentaux pour survivre, les maîtres d’Alger sont devenus les hôtes d’héritiers de despotes déchus pour s’octroyer une marge de négociation dans le marché des otages" et "rejoindre dans leur déchéance les bandes spécialistes dans ce sinistre marché", dénonce le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dans un communiqué.

"Voilà où en est réduit l’Algérie de Abane et Ben M’Hidi (deux héros de la révolution), un demi-siècle après son indépendance", déplore encore le parti du Dr Saïd Sadi qui accuse par ailleurs le pouvoir algérien de "livrer la nation à l’humiliation internationale" dans ce communiqué publié sur son site officiel.

"Génération 54", un autre parti de l’opposition, n’est pas plus tendre vis-à-vis des autorités officielles, en rejetant dans une déclaration "l’alibi humanitaire". Par cet acte, le pouvoir "vient de balayer l’un des principes fondamentaux pour lesquels le peuple algérien a payé un lourd tribut, à savoir l’aide indéfectible à tous les peuples opprimés".

"L’histoire retiendra de la présidence de la République actuelle que les seuls faits d’armes dont elle a été l’auteur ne sont que le reniement des principes fondamentaux" des déclarations fondatrices de la révolution algérienne contre le colonialisme.

La décision des autorités de recevoir sur le sol algérien les enfants du maître déchu de Tripoli suscite également incompréhension au plan international, à l’image de cette déclaration de Vitoria Nuluand, porte-parole du Département d’Etat américain.

"Il y a des préoccupations que (cette décision) ne soit pas en conformité avec les restrictions et les interdictions de voyager", a déclaré cette responsable citée mercredi par CNN. "Le gouvernement algérien a envoyé une lettre à l’ONU. Nous étudions maintenant cette lettre à New York. Mais clairement, il doit y avoir une décision de la communauté internationale et une réponse au regard de l’interdiction de voyage que la (résolution) impose", a-t-elle prévenu.

Si le pouvoir officiel d’Alger refuse toujours de reconnaître officiellement le Conseil de transition libyen, au nom d’une "stricte neutralité" réitérée la semaine dernière par le ministère des affaires étrangères, des partis politiques de l’opposition et même un parti de la coalition présidentielle (le MSP islamiste) n’ont pas hésité cette fois-ci à transgresser le principe sacro-saint de la diplomatie algérienne qui veut que tout le monde doit s’aligner sur la position officielle.

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