Des migrants subsahariens «jetés» par les autorités algériennes au milieu du désert

Des migrants subsahariens ont affirmé, dans une vidéo diffusée samedi, avoir été abandonnés par les autorités algériennes au milieu du désert lors de leur expulsion.

Filmée par un migrant sénégalais, la vidéo, diffusée par Radio Canada Information et d’autres sites, montre des dizaines de migrants subsahariens «jetés» dans le désert nigérien par les autorités algériennes. «Avec d’autres, ils ont marché 15 km dans le désert, sans eau ni nourriture».

«Ça fait cinq jours qu’on a ni à manger ni à boire. Et où va-t-on maintenant ?», déplore un migrant, adolescent selon toute vraisemblance. Un enfant d’une dizaine d’années peut également être clairement aperçu sur la vidéo. «On ne sait ni où on est ni où on va», déclare un des migrants dans vidéo sur laquelle on peut apercevoir, en arrière-plan, des 4×4 de la Gendarmerie nationale algérienne.

Les autorités algériennes ont procédé à des vagues d’expulsions massives de migrants subsahariens et les interpellations ont repris dans la rue et les transports en commun, mais aussi sur les chantiers de travail et dans les lieux de vie des migrants.

Un Collectif composé de 21 associations internationales et algériennes s’est alarmé des «conséquences désastreuses de ces expulsions sans distinction de nationalité» qui séparent parfois les familles et isolent des mineurs.

Notant que la reprise des interpellations de migrants subsahariens en Algérie, qui les contraignent à se cacher, a des «conséquences désastreuses» sur leur santé et leurs conditions de vie, la Plateforme Migration Algérie (PMA) explique que "face à la crainte d’être arrêtés, les migrants s’enferment dans leurs domiciles (…) accentuant ainsi leur situation d’extrême vulnérabilité».

La PMA avertit que des centaines de Nigériens, Maliens, Ivoiriens, Camerounais, Libériens et Guinéens, dont des femmes enceintes et des enfants, ont été arrêtés et transférés dans un centre de rétention de la banlieue d’Alger, avant d’être transportés en bus vers Tamanrasset, à 2.000 km au sud de la capitale algérienne.

De là, ils ont été emmenés en camion à la frontière avec le Niger, à environ 400 km plus au Sud, et ont été ensuite contraints de rejoindre à pied, en plein désert, la localité de Assamaka, au Niger, à une quinzaine de km de la frontière, déplorent ces associations parmi lesquelles figurent Médecins du Monde, Caritas ou la Ligue algérienne de Défense des droits de l’Homme.

Estimés à environ 100.000 par les ONG, les migrants en situation irrégulière en Algérie, essentiellement des ressortissants d’Afrique subsaharienne, vivent hors de tout cadre juridique et dans des conditions le plus souvent extrêmement difficiles, souvent exploités par des patrons indélicats.

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