Des figurants pour accueillir Sarkozy sur un chantier
L’Élysée aurait fait appel à des figurants pour étoffer les rangs des ouvriers présents sur un chantier où le chef de l’État était venu vendre son projet contre la crise du logement.
«Il y en a qui sont venus d’autres chantiers», a affirmé l’un des ouvriers en intérim depuis plusieurs mois au micro d’Europe 1. L’un de ses collègues évoque également des consignes de la direction de l’entreprise Leon Grosse en charge du chantier. Les ouvriers et les faux ouvriers auraient été priés de faire semblant de travailler devant la presse, alors que la température glaciale leur interdisait de travailler ce jour-là. D’ailleurs, dès la fin de la visite, tous les ouvriers seraient rentrés chez eux.
Interrogé sur le sujet, l’Élysée explique avoir «simplement voulu donner la possibilité d’être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou auraient à l’avenir à travailler sur ce chantier». D’autre part, personne n’était disponible vendredi matin chez Leon Grosse pour répondre aux questions du Figaro.
Couac d’organisation ou manipulation, ces pratiques sont fréquentes. Cet automne, François Bayrou a été épinglé en flagrant délit de faire appel à des figurants anglo-saxons pour son site internet.
En juin dernier, c’est l’attachée de presse d’Eric Ciotti (député des Alpes-Maritimes) qui est apparu dans un reportage de TF1 sur l’absentéisme scolaire en tant que mère de famille… alors qu’elle n’avait pas d’enfants.
En août 2009, c’est le ministre de l’Éducation Luc Chatel qui est tombé sur une élue locale UMP dans un supermarché dans lequel il était venu faire la promotion d’une opération de produits à bas prix pour la rentrée. Une initiative malheureuse qui aurait été prise par Intermarché et non par le ministre.
À gauche, le site internet «les jeunes avec Hollande» a, par mégarde, utilisé l’été dernier un cliché pris pendant un meeting de Nicolas Sarkozy en avril 2007.