De l’Atlantique à la Corse, la tempête balaye la moitié sud de la France

La ville d’Ajaccio était samedi soir inaccessible par air, par mer et par la terre, après la fermeture de l’aéroport, inondé, l’interdiction des départs de bateaux après 16H00, puis la fermeture des axes routiers après 21H00.

Cette "forte tempête hivernale" d’une intensité "un peu plus marquée" que celle du 13 décembre selon Météo-France, a balayé d’un premier front le littoral atlantique samedi après-midi, avec des pointes de vent jusqu’à 148 km/h sur le littoral basque à Socoa (Pyrénées-Atlantiques).

Après une accalmie, le vent se renforçait progressivement en début de nuit, avec des rafales de plus en plus violentes, pouvant atteindre près des côtes 140 km/h – 130 km/h relevés au Cap Ferret (Gironde) – et prévues jusqu’à 120 km/h localement dans les terres. Le pic était attendu entre 22H00 et 04H00.

Quinze départements étaient samedi soir en vigilance orange, dont 14 pour vents violents: Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Ariège, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne et Haute-Corse.

La Gironde, la Corse du Sud étaient également en vigilance orange pour vagues/submersion et la Haute-Corse et Corse du Sud pour pluies et inondations.

Sur la façade atlantique, de très fortes vagues engendrées par la tempête dans le golfe de Gascogne devaient se propager dans la nuit vers le littoral, les déferlements menaçant de submersions "localisées" sur des parties vulnérables du littoral, notamment le bassin d’Arcachon.

Dans le sud-ouest, aucun train ne circulera dimanche matin sur l’axe Bordeaux-Toulouse, à cause de probables arbres obtstruant les voies, a annoncé la SNCF. Dès 8H30, des équipes partiront en "reconnaissance systématique" et "bûcheronnage" si nécessaire. Sur Bordeaux-Hendaye, le trafic prévu -deux TGV et un TER- sera suspendu tout dimanche, en raison du risque persistant de forts vents.

– Accès à Ajaccio fermés –

Un épisode tempétueux était aussi redouté en Corse. Les vents violents y souffleront en seconde partie de nuit, jusqu’à dimanche en fin de journée, selon Météo-France. Avec, en Haute-Corse, des rafales attendues jusqu’à 180 km/h sur le cap Corse, 120 à 130 km/h sur Bastia.

L’épisode attendu en Corse est "une dépression secondaire, liée à un creux dans le Golfe de Gênes, donc pas directement liée à +Fabien+, même si l’on ne peut pas vraiment dissocier les deux", a indiqué à l’AFP une prévisionniste de Météo France.

Samedi à la mi-journée, l’aéroport d’Ajaccio, dont les pistes ont été inondées lors d’une crue inédite selon la préfecture, a été évacué et restera fermé jusqu’à dimanche minuit. Sur mer, les derniers bateaux sont partis d’Ajaccio avant 16H00, ceux prévus après ont été annulés.

Enfin, préfecture, mairie d’Ajaccio et Collectivité de Corse ont décidé "de fermer tous les accès pour entrer et sortir d’Ajaccio" entre 21H00 samedi et 9H00 dimanche "afin d’éviter que des personnes ne se retrouvent bloquées par les inondations sur des routes impraticables", a indiqué à l’AFP M. Charrier, secrétaire général de la préfecture.

Il a décrit "une situation inédite": "même la digue de l’aéroport prévue pour résister à une crue centennale a été dépassée" avec le gonflement de la rivière Gravona. Des cumuls d’eau "extrêmement importants" sont attendus en première partie de nuit, qui "combinés à la forte houle, font craindre une situation très délicate", a-t-il ajouté.

Après deux violents "épisodes méditerranéens" qui ont fait 14 morts en un mois, la Côte d’Azur, la Provence et la Corse avaient été à nouveau touchées vendredi par des pluies abondantes et des vents forts.

Vendredi, un homme a disparu en Méditerranée après avoir chuté d’un voilier, dans le golfe de Fos-sur-Mer. Les secouristes, aidés d’un hélicoptère, ont retrouvé un homme accroché à une bouée, en hypothermie. Le deuxième était porté disparu.

La tempête Fabien est provoquée par une différence exacerbée entre des basses pressions circulant sur les Iles britanniques et des hautes pressions au large du Maroc, qui génère le vent, a expliqué à l’AFP Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France.

Ce type d’épisode "est fréquent en hiver, puisqu’on a un gradient de température marqué entre les régions polaires et les régions tropicales", ajoute-t-elle, précisant que le changement climatique "n’est pas en cause".

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