Covid-19 : la France suspend par précaution le vaccin AstraZeneca
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, lundi, la suspension par précaution de l’utilisation du vaccin du groupe suédo-britannique AstraZeneca.
Cette suspension se poursuivra « jusqu’à demain après-midi », dans l’attente d’un avis de l’Agence européenne du médicament (EMA) qui devra se prononcer sur le recours à ce vaccin, a expliqué le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, à l’occasion du sommet franco-espagnol à Montauban, dans le sud-ouest de la France.
Ce 26e sommet franco-espagnol visait d’abord à signer un accord reconnaissant la double-nationalité, susceptible de concerner plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Mais la crise sanitaire s’est invitée au centre des débats. Alors que Berlin et Rome venaient de suspendre la vaccination avec le sérum d’AstraZeneca, Emmanuel Macron a annoncé que la France faisait de même « par précaution » dans l’attente d’un avis de l’autorité européenne du médicament (EMA).
Le chef de l’Etat a dit que cet avis serait rendu mardi après-midi. Mais l’EMA a indiqué un peu plus tard que sa « réunion extraordinaire » n’aurait lieu que jeudi, tout en affirmant que les avantages du vaccin AstraZeneca l’emportent toujours sur les risques.
Emmanuel Macron a également dû s’exprimer sur un possible reconfinement en Ile-de-France, indiquant seulement qu’il prendrait « sans doute de nouvelles décisions dans les jours qui viennent » mais « de manière adaptée et proportionnée ».
Avec Pedro Sanchez, ils ont également abordé le sujet du passeport vaccinal que l’Union européenne veut mettre en place pour l’été, sur lequel le Français reste beaucoup plus prudent que son homologue espagnol, qui compte sur ce dispositif pour relancer le tourisme dès que possible.
Il faudra notamment déterminer « quels vaccins seront reconnus, peut-être pas tous » et « si on demandera des tests aux gens », a averti le président français, estimant que ce certificat concernera ceux qui viennent de pays hors UE.
Pedro Sanchez a en revanche évoqué un certificat qui « facilite la mobilité entre les différents pays de l’Union européenne, le plus tôt possible », ce qui sera « fondamental pour le secteur touristique ».
Les deux dirigeants se sont aussi entretenus des grands dossiers bilatéraux à l’approche du sommet européen des 25 et 26 mars, comme la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme, ainsi que « la rénovation » dès règles de l’espace Schengen, qu’il soutiennent tous les deux.
C’est d’ailleurs à la frontière espagnole, au col de Perthus, qu’Emmanuel Macron avait appelé le 5 novembre 2020 à une refondation « en profondeur » des règles régissant l’espace Schengen et à « un plus grand contrôle » des frontières.