"Nous ne voulons pas de source d’instabilité dans notre voisinage. Nous avons donc notre mot à dire sur les développements en Libye", estime M. Mitsotakis dans un entretien à l’hebdomadaire grec To Vima. "Nous voulons faire partie de la solution en Libye car cela nous concerne également".
L’ONU prévoit une conférence internationale à Berlin en janvier pour mettre fin aux divisions internationales sur la Libye et ouvrir la voie à une solution politique au conflit qui déchire le pays.
"J’ai demandé, et je le ferai de nouveau en insistant davantage, que nous participions au processus de Berlin", assure M. Mitsotakis.
La Libye est devenu un nouveau sujet de contentieux diplomatique entre les deux rivaux traditionnels que sont la Grèce et la Turquie qui s’opposent sur les droits maritimes en Méditerranée ainsi que sur les parties en conflit dans ce pays nord-africain.
Ankara a signé en novembre deux accords controversés avec le gouvernement libyen d’union (GNA) basé à Tripoli et soutenu par l’ONU.
L’un d’eux porte sur la coopération militaire de la Turquie avec le GNA –qui en a demandé la "mise en oeuvre", ouvrant la voie à une intervention militaire turque directe– pour lutter contre les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’autre sur la délimitation maritime entre la Turquie et la Libye.
La Grèce a jugé ces deux accords "dénués de fondement" et contraires au droit international.
Athènes a condamné l’accord maritime au motif que la Turquie et la Libye ne partagent aucune frontière maritime commune. La Libye "est notre voisin maritime naturel, pas celui de la Turquie", insiste M. Mitsotakis.
L’accord signé entre Tripoli et Ankara permet à la Turquie d’étendre ses frontières maritimes dans une zone de Méditerranée orientale où d’importants gisements d’hydrocarbures ont été découverts ces dernières années autour de Chypre. Athènes a annoncé pour sa part qu’un accord sur le gazoduc EastMed serait signé avec Chypre et Israël le 2 janvier.