"Trois musulmans se rendant à l’aéroport de Bangui M’poko à bord d’un véhicule de la sûreté aéroportuaire ont été attaqués par des individus armés au quartier Combattant au moment d’une panne survenue à leur voiture. Les trois personnes ont été abattues par balle et leurs corps mutilés", a indiqué à l’AFP cette source sous couvert d’anonymat.
Proche de l’aéroport où sont basées les forces française Sangaris et africaine Misca, le quartier Combattant est l’un des plus dangereux de la capitale centrafricaine. Des bandes de pillards et des miliciens majoritairement chrétiens anti-balaka s’attaquent régulièrement aux musulmans qui passent dans le quartier.
"Par ailleurs, un quatrième sujet musulman habitant le quartier Malimaka dans le 5è arrondissement a été attaqué par des individus qui l’ont lynché et découpé à la machette. Certaines parties de son corps, notamment ses mains, ont été portées par des jeunes faisant le tour du quartier", a ajouté la source sécuritaire.
Les corps des victimes ont ensuite été ramassés par la Croix-Rouge centrafricaine puis transférés à la mosquée Ali Baboro au PK-5, a-t-on précisé de source proche de la communauté musulmane.
La Centrafrique s’est enfoncée dans un cycle de tueries interreligieuses, après des mois d’exactions essentiellement contre les chrétiens, perpétrées par les combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui le 24 mars 2013.
En réaction, des milices d’auto-défense anti-balaka se sont formées. Très rapidement elles ont attaqué sans distinction anciens rebelles et musulmans, à Bangui notamment, malgré la présence de forces internationales.