Brexit: Boris Johnson convoqué par la justice pour « mensonge » sur le coût d’appartenance à l’UE

L’ex-ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, fervent Brexiter et un des candidats favoris à la primature en Royaume-Uni, a été convoqué, mercredi, par la justice britannique pour avoir "menti" sur le coût d’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE) lors de la campagne du référendum sur le Brexit en 2016.

Boris Johnson devra ainsi se présenter devant le tribunal de première instance "Westminster Magistrates Court" à Londres pour une audience préliminaire qui déterminera si l’affaire devrait être ensuite renvoyée devant la Cour suprême pour être jugée.

D’après la BBC, les accusations contre Boris Johnson sont émises par le militant Marcus Ball, qui a dépensé quelque 200.000 livres sterling pour intenter cette action en justice.

Selon les avocats de M. Ball, Boris Johnson a délibérément menti quand il était maire de Londres, en prétendant que le Royaume-Uni versait 350 millions de livres (l’équivalent de 400 millions d’euros) par semaine à Bruxelles, et que le pays pourrait épargner cette somme après sa sortie de l’UE pour renforcer son système de santé nationale (NHS). Ces propos étaient très influents lors de la campagne du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE en juin 2016.

"La démocratie exige un leadership responsable et honnête de la part de personnes occupant des fonctions publiques", a plaidé jeudi dernier l’avocat Lewis Power devant le tribunal de Westminster, faisant allusion à la candidature de Boris Johnson pour succéder à Theresa May à la tête du gouvernement.

"Le Royaume-Uni n’a jamais donné 350 millions de livres par semaine", a-t-il pointé. M. Johnson "savait que ce chiffre était faux. Néanmoins, il a choisi de le répéter, encore et encore", a relevé l’avocat.

Il a toutefois rassuré que "l’accusation ne porte pas sur le Brexit", se défendant de vouloir entraver le divorce du pays avec l’Union européenne, "mais c’est lors du référendum sur le Brexit que M. Johnson a choisi d’induire le public en erreur".

Ces accusations ont été rejetées par Boris Johnson et son avocat Adrian Darbishire, qui estiment que celles-ci sont dénuées de tout fondement et que la manœuvre est surtout "politique", en raison notamment de la course effrénée au pouvoir après l’annonce de Mme May de sa démission la semaine dernière, après son échec à mettre en oeuvre le Brexit.

En 2016, Boris Johnson a été le porte-parole du camp favorable à une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Il a été ensuite nommé secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth dans le gouvernement de Theresa May. Deux ans plus tard, il démissionne du gouvernement à cause de son désaccord sur la conduite du Brexit.

Suite à l’annonce de Mme May de sa démission, Johnson n’a pas manqué d’afficher son ambition de la remplacer, insistant sur sa volonté de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE en octobre prochain, avec ou sans accord, provoquant le mécontentement de nombre de ses détracteurs.

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