Belgique: le prince Laurent, en litige avec la Libye, « lassé » du peu de soutien de son pays

Le prince Laurent de Belgique, frère cadet du roi Philippe, a confié mercredi sa "lassitude" face au manque de soutien du gouvernement, après avoir réclamé en vain l’aide du Premier ministre pour récupérer de l’argent investi dans un projet environnemental en Libye.

Le prince, âgé de 55 ans, a fait ces déclarations dans un rare entretien à la chaîne francophone RTBF à propos de ce litige et du refus opposé fin janvier par Charles Michel à sa demande d’intervention.

"Je ne vois pas la raison pour laquelle je suis à ce point stigmatisé et écrasé", déclare le frère du roi, souvent présenté comme l’enfant terrible de la famille royale belge.

L’an dernier, il avait vu sa dotation d’Etat réduite de 15% pour avoir rencontré des dignitaires étrangers sans l’accord préalable du gouvernement, une mesure inédite dans le royaume.

"Je ne vous cache pas que mon grand rêve est de quitter tout ce monde qui est sans arrêt envieux", poursuit Laurent dans l’entretien à la RTBF, jugeant "vraiment lassant" d’essuyer des critiques depuis son enfance. "Si j’avais vraiment fait quelque chose de travers, ça se serait su".

Depuis fin 2014, s’appuyant sur une décision de la justice belge en sa faveur, le prince cherche à récupérer plusieurs dizaines de millions d’euros investis en 2008 en Libye par son association sans but lucratif (ASBL) Global Sustainable Development Trust.

Selon la presse belge, qui évoque un investissement de 48 M EUR, il s’agissait de reboiser trois villes libyennes, mais le contrat signé à l’époque du régime dirigé par Mouammar Khadafi a été rompu par Tripoli après le renversement de ce dernier en 2011.

Le projet n’a jamais vu le jour et l’ASBL a été liquidée.

En janvier, le prince Laurent a écrit au Premier ministre, Charles Michel, pour réclamer l’intervention du pouvoir exécutif afin de faire appliquer l’arrêt condamnant la Libye à rembourser.

A ce courrier, évoquant la présence de milliards d’euros libyens dans des banques en Belgique, M. Michel a opposé une fin de non recevoir. Il a expliqué que les résolutions de l’ONU datant de 2011 imposant le gel de ces fonds continuaient de s’appliquer.

L’avocat du prince Laurent, Me Laurent Arnauts, a dénoncé une différence de traitement, assurant que "l’Etat belge a aidé tous les autres créanciers de la Libye à récupérer leurs créances".

Au total des fonds libyens d’un montant de 14 milliards d’euros, en actions et obligations, ont été gelés en 2011 en Belgique.

Une polémique a éclaté en 2017 car une partie de ces fonds correspondant aux intérêts produits a été dégelée dans des conditions obscures. Une enquête judiciaire est en cours.

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