Du 19 au 22 septembre, une trentaine de couples de différentes tribus berbères ont respecté cette coutume ancestrale unique au Maroc, qui donnait autrefois au mariage une valeur de pacte de paix entre deux clans rivaux.
Les visiteurs affluent de toute la région, située dans le centre du royaume, pour assister aux trois jours de festivités animées par des groupes folkloriques berbères: les hommes, djellaba et turban blanc sur la tête, tapent sur un bendir –un tambour traditionnel répandu en Afrique du Nord– tandis que les femmes en tenue traditionnelle aux couleurs flamboyantes bougent leurs épaules en rythme, les unes à côté des autres.
"C’est une tradition très ancienne et un évènement très important pour la région", souligne Lhousain Oukhatar, membre du comité d’organisation du moussem ("festival"). Il se souvient de "l’éclat d’antan" de la fête et, comme beaucoup, regrette que "la nouvelle génération" ne soit "pas très portée sur les traditions".
Venus de différents villages, les fiancés arrivent l’un après l’autre en habits traditionnels, les femmes parées de longues robes colorées, parfois ornées de broderies et de bijoux, les hommes en djellabas blanches à capuche pointues.
Tous s’avancent sous une grande tente, plantée dans un paysage rocailleux au milieu de maisons rudimentaires en pisé, avant de s’asseoir l’un à côté de l’autre. Il leur faut patienter pour établir l’acte de mariage auprès d’un adoul (notaire de droit musulman), présent spécialement pour l’occasion.
Une femme passe auprès de chaque couple, leur portant des bagues disposées sur un plateau argenté. Certains promis semblent avoir le trac, d’autres, plus à l’aise, échangent des regards complices.
Une fois l’acte signé, les nouveaux mariés sortent de la tente, accueillis par des youyous appuyés et disparaissent dans la foule, la bague au doigt et le sourire aux lèvres.