Attentats: « Didi », vigile algérien de la salle de concerts du Bataclan, naturalisé Français

« Didi », Algérien de 35 ans qui travaillait comme responsable de la sécurité dans la salle de concerts parisienne du Bataclan, où il a sauvé de nombreuses personnes durant les attentats du 13 novembre, a annoncé vendredi à l’AFP avoir été naturalisé Français.

Perpétrés par trois commandos jihadistes, les attentats dans Paris et sa banlieue avaient coûté la vie à 130 personnes, dont 90 tuées au Bataclan.

"Chaleureuses félicitations à Didi, vigile courageux au Bataclan le 13 novembre", a commenté le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve sur Twitter. "Je lui souhaite la bienvenue dans la nationalité française."

M. Cazeneuve "m’a appelé (jeudi) matin pour me le dire. J’étais vraiment très content", raconte "Didi", qui savait depuis la veille que sa demande avait été acceptée. "Cela fait tout simplement plaisir."

Près de 105.000 personnes avaient demandé dans une pétition au président François Hollande la naturalisation et l’octroi de la Légion d’honneur à ce "héros oublié", qui était retourné à plusieurs reprises dans le Bataclan alors que les assaillants s’y trouvaient encore pour aider "plus de 200 personnes" à quitter les lieux, selon ses calculs.

"Avec du recul, je me dis que c’était complètement dingue. Mais je connaissais la salle par coeur. J’ai fait ce que je devais faire, sans réfléchir", commente Didi, qui ne souhaite pas que son nom ou sa photo soient rendus publics.

"Des extrémistes ont émis des menaces contre moi. Ca ne leur plaît pas qu’un mec d’origine algérienne et musulman ait pu sauver des gens", remarque-t-il.

Mi-mai, le chanteur du groupe Eagles of Death Metal, qui se produisait ce soir-là, avait pourtant affirmé que les assaillants du Bataclan, où 90 personnes sont mortes le 13 novembre, "connaissaient les videurs", avant de s’excuser pour ces "accusations absurdes".

"Ce qui me blesse le plus, c’est que tu ne réalises même pas qu’un grand nombre de nous autres rescapés de cet atroce calvaire devons notre peau à un musulman. Son nom est Didi", lui avait répondu Ismaël el Iraki, réalisateur marocain présent au concert, mardi sur le site du Huffington post. "Ce mec, c’est un putain de héros."

"Quand des gens me remercient et pleurent dans mes bras, je me dis que je n’ai pas fait cela pour rien. Cela fait vraiment chaud au coeur", sourit Didi.

Arrivé en France à l’âge de six mois, "en situation régulière depuis toujours", marié à une Française "deux mois avant les évènements", titulaire d’une carte de séjour de dix ans, "mon dossier était plus que nickel", assure-t-il.

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