"Ce qui s’est produit est impensable! C’est un coup porté au coeur du Maroc", regrette Tahar Fatimi, dentiste franco-marocain de 50 ans, en vacances à Marrakech depuis dimanche avec ses deux filles adolescentes.
"Nous sommes très choqués, mes filles ne comprennent pas", poursuit-il, la mine désolée.
Comme lui, des dizaines de Marocains, encore incrédules, sont aussi venus, tô t le matin, regarder la façade défigurée du café Argana avant d’aller travailler. Une barrière de sécurité a été installée, empêchant de s’approcher à moins d’une quinzaine de mètres de l’entrée de l’établissement.
"Marrakech est une ville si pacifique, les gens sont généreux et aiment tout le monde ici, on est très choquées !", confie Zineb El Alaoui, étudiante de 23 ans, montée à mobylette derrière sa soeur.
Sur la terrasse située à l’étage du café, où a eu lieu l’explosion, les vitres ont été brisées, le mobilier est sans dessus dessous, les tonnelles se sont effondrées. Des agents de la police scientifiques recueillent patiemment des traces pouvant faire avancer l’enquête.
L’aspect de la place, d’ordinaire si vivante, où des milliers de touristes grouillent tous les jours, parmi conteurs, poètes, ou dresseurs de singe, "est si différent ce matin", constate Abdelkadir Radbibi, vendeur de jus d’orange depuis 1966 sur la place Jamâa El-Fna.
Comme les autres commerçants de la place, il constate déjà que les touristes ne sont pas au rendez-vous ce matin et craint une baisse de ses ventes.