Ankara met en garde Erbil contre les « conséquences » du référendum pour l’indépendance
La Turquie a adressé un avertissement au gouvernement autonome du Kurdistan irakien (KRG) concernant l’organisation d’un référendum pour l’indépendance de cette région du Nord de l’Irak qui « aura forcément des conséquences », indique, jeudi, un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.
"Cette décision du Parlement est une démonstration forte de l’attachement à l’unité politique et territoriale de l’Irak, nous y apportons notre soutien total", ajoute la même source.
La Turquie insiste depuis l’annonce de ce référendum, prévu pour le 25 septembre, sur les risques pour le "peuple frère et ami" de l’Irak et pour la région toute entière, soulignant également que de nombreuses oppositions existent contre ce projet.
La Turquie est préoccupée par la volonté des autorités d’Erbil, qui prend de plus en plus une dimension "sentimentale", à maintenir le référendum en dépit des oppositions de la Turquie et de la communauté internationale.
"Nous insistons sur le fait que les autorités du District Nord de l’Irak doivent prendre acte du fait que l’obstination affichée pour l’organisation d’un référendum pour l’indépendance, malgré tous les conseils amicaux, aura forcément des conséquences. Nous invitons donc les autorités du District à agir de manière raisonnée et à abandonner cette politique", avertit Ankara.
La Turquie souhaite poursuivre ses relations avec Erbil dans un cadre constitutionnel légal et invite, pour cela, le District Kurde à privilégier le dialogue pour faire entendre ses revendications légitimes.
"La Turquie apportera tout son soutien pour renforcer les relations entre Erbil et Bagdad dans le but de préserver l’unité de l’Irak", a conclu le ministère turc.
Un précédent communiqué du ministère turc publié en juin dernier avait qualifié de "très grave" la tenue de ce référendum qui ne "ne servira pas les intérêts de l’Irak en générale et du District kurde du nord en particulier" et "risque de renforcer les instabilités existantes dans la région qui fait face à des évolutions très critiques".
En avril dernier, Ankara s’était déjà opposée à la levée du drapeau du District dans la ville de Kirkouk, dénonçant une politique visant à faire accepter une situation "de facto".
"Hisser un autre drapeau (kurde) que le drapeau national à Kirkouk est une faute", avait-elle estimé, notant que ceux l’ayant hissé "font du séparatisme" et mettant en garde les dirigeants de la région autonome du Nord de l’Irak que le "tribut à payer sera très lourd".
Ankara avait lancé, en août 2016, l’opération Bouclier de l’Euphrate pour chasser Daesh du nord de la Syrie et pour empêcher que la ville d’Al-Bab ne tombe aux mains des unités de protection du peuple (YPG, milice kurde syrienne) afin de ne pas créer une ligne continue le long des frontières Sud de la Turquie reliant les cantons sous leur contrôle entre la rive Est de l’Euphrate et Afrin (Ouest).