Allemagne: inculpation de la veuve d’un célèbre rappeur jihadiste tué en Syrie

Le parquet fédéral de Karlsruhe a annoncé lundi l’inculpation pour « crime contre l’humanité » de la veuve d’un célèbre ex-rappeur allemand devenu jihadiste, quelques mois après son arrestation en septembre dernier à Hambourg.

Omaima A., une germano-tunisienne qui s’était rendue en 2015 en Syrie avec ses trois enfants pour rejoindre le groupe « Etat islamique » (EI), est inculpée de « crime contre l’humanité » et « participation à une organisation terroriste étrangère », a indiqué le parquet fédéral de Karlsurhe, compétent en matière de terrorisme, dans un communiqué.

Elle est connue pour avoir été, en Syrie, la femme de Denis Cuspert, alias Deso Dogg, un célèbre rappeur germano-ghanéen, devenu jihadiste et personnalité influente au sein de l’EI.

Le parquet fédéral l’accuse notamment d’avoir détenu « entre le printemps et l’été 2015″ une jeune fille yézidie de 13 ans », « rendue esclave » par l’Etat islamique.

En 2015, elle avait rejoint la Syrie accompagnée de ses trois enfants, en passant par la Turquie où elle avait retrouvé son époux d’alors, identifié comme Nadar H.

Tous les cinq avaient dans un premier temps vécu à Raqqa, capitale autoproclamée du « califat » où la jeune femme élevait ses enfants « dans l’idéologie islamique » tout en recevant une aide financière de l’EI, selon le parquet allemand.

Lors de la mort de son époux dans une attaque aérienne à Kobane au printemps 2015, elle a reçu en compensation d’environ 1.300 dollars de la part de l’EI, et s’est ensuite mariée avec Denis Cuspert, identifié comme un recruteur du groupe EI pour les germanophones.

En 2016, après un an de vie commune avec celui-ci, elle avait quitté la Syrie avec ses enfants pour retourner en Allemagne.

L’ex-rappeur est mort deux ans plus tard, en 2018, tué par une frappe aérienne.

Avant d’être arrêtée, elle vivait discrètement à Hambourg où elle travaillait dans une agence événementielle et comme interprète, selon plusieurs médias allemands.

Outre les chefs d’accusation de « crime contre l’humanité » et « participation à un groupe terroriste étranger », la jeune femme est inculpée pour « manquement à l’obligation d’assistance et d’éducation », « traite et exploitation d’être humain au détriment d’un enfant de moins de 14 ans », « séquestration » et « violation de la loi sur le contrôle des armes ».

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