Allemagne: 10 ans de prison pour un jihadiste ayant préparé une bombe à la ricine

Un jihadiste accusé d’avoir préparé un attentat inédit en Allemagne avec une bombe biologique à la ricine a été condamné jeudi à 10 ans de prison.

Le tribunal de Düsseldorf a estimé que Sief Allah H., un Tunisien de 31 ans, avait voulu tuer « beaucoup de personnes » avec la préparation de cet attentat qui constituait « une infraction grave mettant en danger l’État », selon l’agence dpa.

Cette peine correspond aux réquisitions du parquet alors que la défense avait elle demandé une peine de huit ans de prison.

Son procès avait débuté à l’été dernier où il était poursuivi avec sa compagne allemande Yasmine H., 43 ans, qui l’avait aidé dans son projet. Mais les poursuites contre cette dernière ont finalement été séparées car les juges ont accusé son avocat d’obstruction à la justice.

Sief Allah H. avait travaillé comme facteur en Tunisie avant de rejoindre l’Allemagne en 2016.

« Pour la première fois en Allemagne, des accusés qui ont préparé une attaque avec un agent biologique étaient jugés », s’est félicité le parquet.

Leur arrestation en juin 2018 avait probablement permis d’éviter ce qui aurait été la première attaque biologique en Allemagne, selon le patron de la police criminelle allemande, Holger Münch.

Le couple, qui avait prêté allégeance à l’Etat islamique (EI) mais n’avait pas àçpu rejoindre ses combattants en Syrie, avait décidé à l’automne 2017 de mener une attaque à caractère islamiste en Allemagne.

Quelques jours après l’arrestation de Sief Allah H. début juin 2018 à Cologne, les enquêteurs avaient retrouvé dans son appartement 84,3 mg de ricine et quelque 3.300 graines de ricin permettant de fabriquer le poison. Il avait testé ses effets sur un hamster nain.

Cette substance, 6.000 fois plus puissante que le cyanure, est mortelle en cas d’ingestion, d’inhalation ou d’injection.

Les enquêteurs avaient également saisi 250 billes de métal, deux bouteilles de dissolvant à l’acétone, des câbles reliés à des ampoules et 950 grammes d’une poudre grise, mélange de poudre d’aluminium et de substances pyrotechniques.

Leur arrestation avait été rendue possible grâce à une coopération entre services de renseignement nationaux et internationaux, avait expliqué le patron des services du renseignement intérieur de l’époque, Hans-Georg Maassen.

Rejetant l’accusation d’acte terroriste, Sief Allah H. a néanmoins affirmé jeudi que « le jihad n’est pas barbare, c’est un devoir dans l’Islam ».

Ses défenseurs ont avoué qu’il « est certainement coupable, nous ne le nions pas ».

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