Algérie: le chef d’un parti d’opposition convoqué par les gendarmes
Mohcine Belabbas, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un des principaux partis d’opposition en Algérie, est convoqué par la gendarmerie dans une affaire de droit commun, a annoncé jeudi soir le parquet général près la Cour d’Alger.
« Les convocations adressées à Mohcine Belabbas par le biais de la GN (Gendarmerie nationale) interviennent dans le cadre d’enquêtes dans une affaire relevant du droit public », précise le parquet dans un communiqué.
« Il s’agit du décès d’une personne étrangère qui travaillait dans un chantier de construction d’un logement privé appartenant au susnommé (Mohcine Belabbas) qu’il n’a pas signalé », ajoute le communiqué cité par l’agence de presse officielle APS.
Selon le parquet, « les investigations ont montré que l’ouvrier décédé n’avait pas de permis de travail légal en Algérie et que la construction elle-même a été édifiée sans respect des normes urbanistiques ».
« Les investigations préliminaires sur la première affaire se poursuivent », conclut le communiqué.
Cette affaire est susceptible d’affaiblir le RCD, parti implanté en Kabylie, au moment où le mouvement (« Hirak ») de contestation antirégime se remobilise depuis plusieurs semaines dans cette région rétive du nord-est du pays. Des manifestations pro-« Hirak » ont notamment eu lieu vendredi à Tizi Ouzou et Bejaïa, les deux plus grandes ville de Kabylie.
Le président du RCD a expliqué jeudi soir sur sa page Facebook qu’il avait été avisé de se présenter dimanche à la gendarmerie.
Mardi, le ministère de l’Intérieur avait adressé une mise en demeure au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l’accusant de violations « récurrentes et flagrantes » de la constitution et de la législation relative aux partis politiques et aux réunions et manifestations publiques, selon un communiqué publié par l’APS.
Né en février 1989, le RCD est un parti national laïc qui est issu du Mouvement culturel berbère. Ce parti s’est engagé publiquement dans le « Hirak », le mouvement de protestation inédit qui réclame depuis février 2019 un changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962. M. Belabbas, 49 ans, élu député d’Alger en 2017, est président du RCD depuis mars 2012.