Algérie: appels à libérer le journaliste Khaled Drareni

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs personnalités ont appelé jeudi les autorités algériennes à libérer le journaliste Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie.

M. Drareni, en détention depuis fin mars, est le directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune et le correspondant de la chaîne de télévision française Tv5Monde et de RSF en Algérie.

Il est accusé « d’incitation à un attroupement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire national » après avoir couvert début mars à Alger une manifestation du « Hirak », le soulèvement populaire antirégime qui a secoué l’Algérie pendant plus d’un an jusqu’à sa récente suspension en raison de l’épidémie de Covid-19.

Son procès est prévu le 3 août, après le rejet d’une demande de libération fin mai. D’après RSF, M. Drareni encourt jusqu’à 10 ans de prison.

Le journaliste doit comparaître aux côtés de deux figures du « Hirak », Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche qui sont, eux, en liberté conditionnelle.

« Il faut libérer Khaled Drareni, par fidélité aux idéaux de l’indépendance algérienne », ont écrit Pierre Audin, fils du militant anticolonial Maurice Audin, et le secrétaire général de RSF Christophe Deloire, dans une tribune publiée par le journal Le Monde.

« L’indépendance algérienne, (…) que le peuple algérien eut à conquérir de haute lutte, visait à libérer le pays d’une domination coloniale fondée notamment sur le contrôle de l’information », rappellent-ils.

« La fidélité au combat pour l’émancipation suppose de manière évidente le respect de la liberté d’expression, particulièrement de la liberté de la presse, qui permet de vérifier l’existence de toutes les autres », ajoutent-ils.

M. Audin fait partie d’un comité de soutien pour Khaled Drareni, dont la création a été annoncée jeudi par RSF. Il regroupe des journalistes, algériens ou étrangers, quelques personnalités et diverses organisations de défense des droits dont Human Rights Watch, ou encore le Syndicat tunisien des journalistes.

Les arrestations de journalistes se sont multipliées ces derniers mois en Algérie, les dernières en date étant celles d’un correspondant et d’un caméraman de France 24, libérés mercredi après avoir été arrêtés la veille.

D’autres journalistes sont en prison et des procès sont en cours.

L’Algérie, qui a dégringolé dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, figure désormais à la 146e place sur 180.

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