Aide financière aux jihadistes détenues en Syrie : sept personnes inculpées en France

Sept personnes, dont trois détenus du centre pénitentiaire de Valence, dans le sud-est de la France, ont été inculpées vendredi soir pour "financement du terrorisme" et "association de malfaiteurs terroriste" après quatre jours d’interrogatoire, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Un seul de ces suspects a été laissé libre sous contrôle judiciaire, selon cette source.

Ces sept personnes, interpellées mardi, sont soupçonnées d’avoir récolté de l’argent destiné à des femmes jihadistes actuellement détenues dans le nord de la Syrie, pour les aider à fuir, selon des sources proches de l’enquête.

Elles avaient été placés en garde à vue mardi matin après une opération de police menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d’une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste (PNAT).

Lors des perquisitions dans les cellules des détenus, des téléphones et clés USB avaient été saisis.

Dans une enquête distincte, mais néanmoins liée, deux personnes ont été inculpées mercredi en Belgique pour "participation aux activités d’un groupe terroriste". Lors des perquisitions chez ces deux suspects, entre 8.000 et 10.000 euros ont été découverts par les enquêteurs.

Selon le parquet fédéral belge, l’argent collecté en France et en Belgique devait permettre à un certain nombre de femmes (le chiffre total n’a pas été précisé) de payer des passeurs pour fuir le ou les camps en Syrie où elles sont retenues.

Ces enquêtes interviennent dans un contexte de chaos sécuritaire dans le nord-est de la Syrie, depuis l’offensive militaire lancée le 9 octobre par la Turquie voisine contre les forces kurdes.

L’invasion suscite l’inquiétude quant à l’éventualité de voir des milliers de jihadistes du groupe État islamique –notamment les combattants européens– en profiter pour s’évader des centres de détention gérés par les Kurdes.

Dans une prise de parole inédite samedi, le coordonnateur des juges antiterroristes, David De Pas, a mis en garde contre "le risque de sécurité publique" que font courir les tergiversations des autorités sur le sort des jihadistes français détenus en Syrie.

Dans un entretien avec l’AFP, le magistrat a énuméré les menaces qui pourraient découler d’une dispersion incontrôlée de ces détenus, notamment "des migrations incontrôlées des jihadistes vers l’Europe avec le risque d’attentat par des personnes très +idéologisées+" et "de nouveaux phénomènes de filières, des appels d’air de ressortissants français vers ces groupes-là".

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