Afrique: peu de transparence dans la gestion des richesses minières (sondage)

La plupart des Africains croient que leurs hommes politiques peuvent commettre des crimes tels que le vol ou la mauvaise gestion en toute impunité, selon un sondage publié mercredi par un projet de recherche indépendant, Afrobaromètre, mené dans 22 pays producteurs de ressources naturelles,

Malgré les tentatives pour améliorer la gouvernance et la transparence dans le secteur des ressources naturelles, la majorité des personnes interrogées déclarent qu’il est difficile de savoir comment le gouvernement utilise l’argent issu de ces productions.

Pourtant, la majorité affirme pouvoir s’exprimer et voter librement et aussi pouvoir s’appuyer sur les médias locaux pour demander des comptes au gouvernement.

"Ces deux types de perceptions créent des défis intéressants pour les gouvernements qui essaient de négocier avec des sociétés étrangères pour obtenir les meilleurs accords sur l’extraction minérale et pétrolière tout en maintenant la transparence et la responsabilité," selon l’enquête.

Près de deux-tiers (62%) des personnes interrogées déclarent qu’il est "assez voire très difficile" de trouver des informations sur l’utilisation que fait le gouvernement de l’argent des ressources naturelles.

Plus de la moitié (54%) affirme que les hommes politiques qui commettent des crimes s’en sortent "souvent ou toujours".

Ce chiffre s’élève à 79% au Maroc et à 67% au Nigeria, premier producteur de pétrole africain où les scandales de corruption officiels sont monnaie courante mais donnent rarement lieu à l’emprisonnement.

Au Botswana, souvent loué pour la gestion de sa richesse en diamants, seuls 28% croient que les hommes politiques peuvent commettre des crimes en toute impunité.

Une majorité de Tanzaniens (84%) estime par exemple que les journalistes sont "assez ou très efficaces" pour demander des comptes aux gouvernements, contre seulement 38% des Zimbabwéens et 43% des Soudanais.

Les citoyens des pays producteurs de ressources naturelles affirment en très grande majorité pouvoir parler (77%) et voter (89%) librement.

L’enquête porte entre autres sur le Niger, le Mozambique et le Liberia, parmi les pays les plus pauvres du monde .

Le responsable pour l’Afrique de l’institut Revenue Watch, Emmanuel Kuyole, estime que l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles pourrait sortir ces pays de la pauvreté.

"Les recettes pétrolières, minières et gazières sont peut-être l’un des principaux moyens de financement du développement", a-t-il déclaré lors de l’annonce des résultats de l’enquête à une conférence de presse dans la capitale ghanéenne d’Accra.

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