"Cet après-midi, un kamikaze s’est fait exploser à l’intérieur d’un centre d’enregistrement de documents d’identité électroniques. Les forces de sécurité sont dans la zone pour porter secours au personnel", a annoncé un porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, Ataullah Khogyani.
Plusieurs assaillants qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment ont été tués par les forces de sécurité. "L’opération de nettoyage vient de se terminer. Tous les attaquants sont morts", a dit le porte-parole.
Les forces de sécurité ont avancé prudemment pour ne pas faire de victimes civiles, toujours selon cette source, qui a précisé qu’elles avaient sauvé au moins 45 personnes.
Douze blessés ont été conduits à l’hôpital de Jalalabad, selon un premier bilan donné par un porte-parole, Zahir Adel.
"Environ 200 personnes", dont 80 employés, se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de l’attaque en début d’après-midi, a indiqué Haji Qudrat, un salarié du centre qui a été blessé à la jambe.
"Après l’explosion, nous avons entendu des tirs d’armes de petit calibre dans nos couloirs et un homme est entré dans notre bureau avec une arme et a commencé à tirer", a-t-il témoigné.
"J’ai sauté par la fenêtre. Certains de nos amis ont été tués ou blessés", a-t-il dit à l’AFP à l’hôpital où il avait été amené pour des soins.
L’attaque, à dix jours de l’élection présidentielle du 28 septembre, n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Jalalabad est la capitale de la province de Nangahrar, frontalière du Pakistan, et les talibans et le groupe Etat islamique y sont très actifs.
Ecole évacuée
"J’étais en cours quand j’ai entendu une forte explosion, suivie de tirs intenses", a témoigné Mohammad Ullah, enseignant dans une école à proximité.
"Les enfants ont commencé à pleurer donc nous avons dû évacuer l’école. Nous avons escaladé les murs pour amener les enfants dans un lieu plus sûr", a-t-il dit à l’AFP.
Cette nouvelle attaque intervient au lendemain d’un double attentat meurtrier à Kaboul et dans la province de Parwan (centre), où elle a visé un meeting électoral du président Ashraf Ghani, en campagne pour sa réélection. Il en est sorti indemne.
Ces deux attaques, qui ont fait une cinquantaine de morts, ont été revendiquées par les talibans, qui s’efforcent d’empêcher le déroulement du scrutin.
De nombreux observateurs s’attendaient à un regain de violence de leur part après la récente rupture par le président américain Donald Trump des négociations avec le mouvement taliban sur un retrait progressif des forces américaines d’Afghanistan.
Les talibans sont prêts à reprendre les négociations de paix avec les Etats-Unis, a toutefois déclaré leur négociateur en chef, Sher Mohammad Abbas Stanikzai, dans un entretien à la BBC. "Nous espérons que l’autre partie repensera sa décision concernant les négociations".
Mardi, la Maison Blanche a semblé battre leurs espoirs en brèche. "Le président a clairement indiqué qu’il ne négocierait pas un accord de paix tant que les talibans poursuivront ces attaques", a fait savoir son service de presse dans un communiqué.