Affaire Ramadan: une conversation avec une des plaignantes transmise au parquet

Une conversation privée entre l’islamologue suisse Tariq Ramadan et une des deux femmes qui ont porté plainte pour viol contre lui, ayant eu lieu plus d’un an après les faits présumés, a été transmise au parquet mercredi, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Cet échange sur le réseau social Facebook, au cours duquel l’accusation de viol n’est pas évoquée, se tient à l’initiative de Henda Ayari, une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque qui a déposé une plainte contre M. Ramadan en octobre.

La conversation a lieu le 5 juin 2013, alors que, selon Mme Ayari, le viol dont elle dit avoir été victime dans un hôtel parisien s’est produit au printemps 2012.

Lors d’une conférence de presse fin octobre, ses avocats, Me Jonas Haddad et Grégoire Leclerc, avaient déclaré que leur cliente était restée en contact avec Tariq Ramadan, notamment via messagerie, jusqu’à la mi-2013.

Une seconde plainte avait été déposée fin octobre et jointe à l’enquête préliminaire ouverte à Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort". Tariq Ramadan a réfuté ces accusations.

Dans la conversation envoyée au parquet, et dont l’AFP a eu connaissance, Henda Ayari écrit à M. Ramadan qu’elle souhaite "avoir de (ses) nouvelles".

"Des personnes qui te haïssent m’ont monté la tête contre toi en te faisant passer pour un monstre pervers et sans coeur", ajoute-t-elle, en réponse à M. Ramadan qui lui demande pouquoi elle le recontacte.

"Une certaine personne m’a vraiment monté contre toi et m’a dit des choses très graves sur toi, je l’ai crue et je le regrette car par la suite j’ai constaté que c’était une folle et une hystérique", poursuit-elle plus tard, sans nommer cette personne.

Le lendemain, elle envoie d’autres messages, restés sans réponse, à l’islamologue, notamment pour lui demander de ne pas la bloquer sur Facebook.

"Dans de nombreuses affaires de viol, il est très fréquent que la victime et la personne qui est accusée continuent à correspondre. S’il n’y a que ça, c’est léger comme argument. Vu le contenu des messages dévoilés, cela ne fait que confirmer le phénomène d’emprise que nous avions évoqué dès le départ", a réagi auprès de l’AFP Me Haddad, ajoutant que la conversation était "complètement sortie de son contexte".

Les avocats de Tariq Ramadan, 55 ans, n’ont pas souhaité commenter cette conversation. (afp)

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