Affaire Narumi: le suspect chilien Zepeda, extradé en France, inculpé d’assassinat

Un Chilien de 29 ans soupçonné d’avoir assassiné son ex-petite amie japonaise en 2016 à Besançon, dans le nord-est de la France, a été inculpé vendredi d’assassinat, quelques heures après son arrivée sur le sol français, au lendemain de son extradition par le Chili.

« Nicolas Zepeda a été mis en examen (inculpé) du chef d’assassinat de Narumi Kurosaki », a déclaré à l’AFP le procureur de Besançon, Etienne Manteaux qui va désormais demander son placement en détention à un juge.

Extradé jeudi par le Chili, M. Zepeda, unique suspect du meurtre de la jeune étudiante japonaise, dont le corps n’a jamais été retrouvé, a atterri en fin de matinée vendredi à Paris, d’où il été conduit directement par la police à Besançon, où vivait la victime, à environ 300 km à l’Est de Paris.

Cette extradition a relancé un feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias japonais depuis plus de trois ans et demi.

C' »est une décision exceptionnelle, c’est la première fois que le Chili extrade un de ses ressortissants vers la France et sans réciprocité », avait expliqué à l’AFP Etienne Manteaux, saluant la réponse « très rapide et efficace » de la justice chilienne.

Le Chilien a toujours nié avoir tué la jeune femme.

 « Hurlements de terreur »
Narumi Kurosaki, une étudiante de 21 ans, a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016 sur le campus universitaire de Besançon, où elle résidait. Nicolas Zepeda, fils d’une riche famille chilienne, était son ancien petit ami. Ils s’étaient rencontrés en 2014 au Japon, où il étudiait.

Selon l’enquête, peu avant la disparition de Narumi, les deux jeunes gens avaient pris leurs distances et l’étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie de Nicolas Zepeda, qui se trouvait alors dans son pays.

D’après les enquêteurs, Nicolas Zepeda s’est rendu début décembre 2016 à Besançon pour y voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi.

Cette nuit-là, selon le procureur, plusieurs étudiants ont entendu « des hurlements de terreur, des cris ». Mais « personne n’a prévenu la police ».

D’après la géolocalisation de sa voiture de location, le 6 décembre 2016 à l’aube, le suspect s’est rendu dans une zone boisée du département voisin du Jura, où les enquêteurs pensent qu’il s’est débarrassé du corps.

Quelques jours plus tôt, le jeune homme avait acheté des allumettes et un bidon de produit inflammable.

L’ancienne procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot avait évoqué à l’époque des faits le « profil envahissant et inquiétant » du suspect.

Celui-ci dans un courrier envoyé aux autorités chiliennes, avait raconté être allé voir Narumi à Besançon début décembre 2016 et qu’ils s’étaient alors « rendu compte qu’ils étaient toujours amoureux ». Il disait avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre avec elle, mais affirmait être ensuite reparti seul.

La famille de Narumi « espère qu’il aura une ligne de défense différente » et « retrouver le corps de Narumi, c’est tout ce qui leur importe », avait déclaré à l’AFP leur avocate, Me Sylvie Galley, à l’annonce de l’extradition du Chilien en mai.

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