Le Premier ministre Scott Morrison a précisé que cette force impliquerait toutes les agences de renseignement du pays, avec pour mission "d’empêcher et de dissuader quiconque tenterait de saper nos intérêts nationaux".
Une des nouveautés de cette mission est qu’elle verra la coopération de la police fédérale avec des agences de renseignement s’attaquant en temps normal aux menaces extérieures, et ce afin d’identifier et de lancer des poursuites, ou d’expulser les agents étrangers.
"Ce groupe de travail pour contrer les ingérences étrangères a pour but d’identifier, empêcher et de poursuivre en justice", a déclaré M. Morrison lors d’une conférence de presse à Canberra.
Le Premier ministre n’a pas cité nommément la Chine, en pointant seulement "les ingérences étrangères provenant de beaucoup de sources différentes" et en parlant d’une "menace qui évolue".
Cette annonce intervient une semaine après les accusations explosives de Wang Liqiang, Chinois de 26 ans se présentant comme un ex-espion ayant fait défection en Australie.
Cet homme avait été présenté par le groupe de presse australien Nine comme un transfuge ayant révélé au contrespionnage australien la façon dont Pékin mène des opérations d’infiltration et d’ingérence à Hong Kong, à Taïwan et en Australie.
Peu auparavant, l’ex-chef du contrespionnage australien, Duncan Lewis, qui a démissionné en septembre, avait accusé Pékin de vouloir "prendre le contrôle" des milieux politiques via "l’espionnage et l’ingérence".
Les autorités australiennes enquêtent en outre sur des informations selon lesquelles la Chine aurait tenté de recruter un homme d’affaires de Melbourne pour le faire élire au Parlement fédéral, et de compter ainsi un agent infiltré dans l’assemblée.
Bo "Nick" Zhao, vendeur de voitures de luxe de 32 ans qui appartenait au Parti libéral de M. Morrison, aurait vraisemblablement refusé les avances chinoises. Mais le chef de gouvernement a jugé ces allégations "profondément inquiétantes".
La Chine a de son côté parlé d’un tissu de "mensonges", en accusant "certains hommes politiques, organisations et médias en Australie" de "mijoter de soi-disant affaires d’espions chinois".