"Je souhaite parvenir à un équilibre dans les relations pas toujours amicales de l’Union européenne envers Israël afin d’entretenir des relations plus justes", a affirmé M. Netanyahu à Jérusalem avant de partir pour cette visite, première d’un chef de gouvernement israélien dans ce pays.
"Je le fais par des contacts avec des blocs de pays de l’Union européenne, des pays d’Europe de l’Est et maintenant avec des pays baltes et d’autres pays bien sûr", a ajouté le Premier ministre.
Une porte-parole européenne, Maja Kocijancic, a déclaré jeudi l’UE "fermement opposée" à la politique de colonisation "illégale" d’Israël, la qualifiant "d’obstacle à la paix".
Selon cette déclaration officielle, les nouvelles colonies "compromettraient davantage la perspective d’un futur Etat palestinien contigu et viable".
Lors de sa visite de quatre jours, le chef du gouvernement israélien doit notamment participer à une réunion à Vilnius avec les dirigeants des trois pays baltes : le Premier ministre de Lituanie Saulius Skvernelis, et ses homologues letton Maris Kucinskis et estonien Jüri Ratas.
M. Netanyahu impulse depuis des mois une politique de rapprochement avec les pays du groupe dit de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque), dont les positions nationalistes irritent les autres pays de l’Union européenne.
M. Netanyahu tente ainsi de nouer une alliance politique avec les pays qui faisaient partie du bloc soviétique face à la plupart des Etats d’Europe occidentale considérés comme moins favorables à Israël notamment à l’occasion des votes à l’ONU.
Lors d’une visite l’an dernier en Hongrie, M. Netanyahu avait dénoncé les exigences "absolument folles" de l’Union européenne concernant l’occupation israélienne de la Cisjordanie, au cours d’une conversation privée enregistrée.
"La Lituanie et les autres pays baltes sont probablement considérés par M. Netanyahu comme des voix qui pourraient jouer le rôle des avocats d’Israël au sein de l’UE", a déclaré à l’AFP Ramunas Vilpisauskas, professeur à l’Université de Vilnius.
La Lituanie est également un pays client depuis des années des industries militaires israéliennes.
Alors que M. Netanyahu s’est fait l’avocat des succès remportés par les entreprises israéliennes spécialisées dans la cyber-sécurité, neuf pays européens dont la Lituanie ont annoncé récemment leur intention de créer des "équipes de réaction rapide" pour répondre à des cyber-menaces éventuelles, dans le cadre du nouveau pacte de défense de l’UE.
M. Netanyahu, dont la visite en Lituanie doit s’achever dimanche, va également s’entretenir avec des membres de la communauté juive de ce pays qui compte 3.000 personnes sur une population totale de 2,9 millions d’habitants.
De nombreux Israéliens sont originaires de Lituanie, dont la grand-mère de M. Netanyahu, née dans la ville de Seduva, dans le nord du pays.
Selon Monika Antanaityte, une porte-parole de la communauté juive lituanienne, le grand-père du Premier ministre israélien était lui originaire de Kreva, aujourd’hui en territoire du Bélarus voisin.
M. Netanyahu rencontrera des membres de la communauté juive de Lituanie et visitera un mémorial dédié aux victimes juives de l’Holocauste. Il prendra part à une cérémonie à la mémoire des 141.000 victimes juives des nazis durant la Deuxième Guerre mondiale. Il accordera également à une famille lituanienne le titre de juste parmi les nations pour avoir sauvé leurs voisins juifs.