"Je suis en Italie temporairement pour terminer ma thèse de doctorat", a indiqué l’intéressé à l’agence de presse pro-gouvernementale Anatolie, niant catégoriquement "avoir pris la fuite" à l’aube des législatives anticipées du 1er novembre, comme l’ont spéculé les médias d’opposition.
Ainsi le quotidien Cumhuriyet révèle que Bilal Erdogan aurait pris la décision de quitter le pays et de s’inscrire à la Johns Hopkins’ School of Advanced International Studies (SAIS) de Bologne où il avait commencé ses études en 2007.
Il est parti après les dernières élections législatives de juin dernier où l’AKP, le parti islamo-conservateur de la justice et du développement que son père a dirigé avant de devenir président en 2014, a perdu la majorité absolue qu’il détenait depuis 2002.
Dimanche dernier, un compte Twitter baptisé "la gorge profonde de Turquie, Fuat Avni", avait indiqué que Bilal Erdogan s’était rendu en Italie le 27 septembre avec de grosses sommes d’argent pour y gérer les finances de la famille. "Ils prévoient de garder Bilal en Italie jusqu’aux élections du 1er novembre. Ils détermineront s’il doit rentrer (en Turquie) en fonction de la situation au lendemain du scrutin", a notamment écrit Fuat Avni.
A l’hiver 2013-2014, le régime de M. Erdogan, alors Premier ministre, avait été secoué par une vaste affaire de corruption mettant en cause des ministres et Bilal Erdogan, ce dernier accusé d’influence d’intérêts et de malversations.
Les enquêtes judiciaires ouvertes à l’époque ont toutes été refermées depuis, M. Erdogan ayant lancé une "chasse aux sorcières" contre le mouvement du prédicateur musulman Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, qu’il accuse d’avoir fomenté un coup pour le renverser via ses adeptes travaillant dans la fonction publique.