"Nous préparons immédiatement le dossier qui sera soumis à la CPI et rien ne nous arrêtera dans notre volonté de porter plainte", a affirmé M. Abbas depuis le siège de la présidence à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Il a dénoncé "les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité commis chaque jour par des Israéliens contre le peuple palestinien".
Vendredi à l’aube, des colons israéliens ont incendié deux maisons du nord de la Cisjordanie occupée. Un bébé d’un an et demi est mort brûlé vif tandis que ses parents et son frère sont "en danger de mort" à l’hôpital. Aussitôt, les dirigeants israéliens unanimes ont dénoncé un acte de "terrorisme", un qualificatif très rarement utilisé par les autorités israéliennes pour des attaques anti-palestiniennes.
"L’armée a dénoncé du terrorisme, mais si elle voulait le faire cesser, elle le ferait", a rétorqué M. Abbas. "Que se passe-t-il au-delà des mots", a-t-il encore lancé lors de cette conférence de presse convoquée en urgence et retransmise à la télévision.
"Nous demandons au gouvernement israélien, même si l’expérience nous a appris que c’était vain, de prendre des mesures", a-t-il poursuivi, déplorant le fait que "quand le gouvernement israélien soutient la colonisation, il soutient ces extrémistes". "Nous demandons au monde de condamner et aux Etats-Unis de se prononcer", a-t-il déclaré, alors que les négociations de paix sous l’égide de Washington ont de nouveau échoué il y a plus d’un an.
Depuis des années, des activistes de l’extrême droite israélienne ou des colons se livrent en Israël et dans les Territoires palestiniens, sous le label du "prix à payer", à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens et des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même des soldats israéliens. La plupart de ces agressions sont restées impunies.