"L’EI se développe en Libye, de manière exponentielle, l’EI commet des atrocités chaque jour", a déclaré à l’AFP Aref Ali Nayed, ambassadeur libyen aux Emirats arabes unis et conseiller du Premier ministre libyen Abdullah al-Thani. "Il n’est pas possible de combattre l’EI en Irak sans tenir compte aussi de la composante libyenne", a-t-il estimé.
M. Nayed se trouvait en visite à Washingon et à New York cette semaine pour évoquer les nouvelles menaces pour la sécurité en Libye.
Il estime que l’EI est actif dans sept villes de Libye et a mené des attaques dans une douzaine d’endroits dans le pays. Il met aussi en garde contre un afflux en Libye de combattants étrangers recrutés par l’EI et venus du Yémen, de Tunisie, d’Algérie et de Tchétchénie.
La Libye, affirme-t-il, pourrait servir de base de départ à des attentats en Europe qui "se trouve à une heure de vol seulement". "Il n’y a pas de stratégie globale contre l’EI" alors que le groupe jihadiste "est une menace existentielle pour mon pays", déplore-t-il.
Plusieurs attaques récentes en Libye ont été revendiquées ou attribuées au groupe Etat islamique. La plus spectaculaire a visé le 27 janvier l’hôtel Corinthia au coeur de la capitale libyenne, et s’est soldée par la mort de neuf personnes dont cinq étrangers.
La Libye est plongée dans le chaos avec deux gouvernements rivaux, l’un mis en place par une coalition de milices, Fajr Libya, qui s’est emparé de la capitale cet été, et l’autre reconnu par la communauté internationale et qui a dû s’exiler dans l’est du pays.