Selon une source médicale que nous avons contactée, l’hypothèse la plus probable serait que le président octogénaire soit allé subir une intervention chirurgicale pour traiter une "sténose" qui est probablement une "sténose carotidienne" qui ne répond plus aux traitements conventionnels. "Les nombreux AIT (Accident Ischémique transitoire) et AVC qu’a subis le président depuis sa première hospitalisation en 2013, son état de santé en dents de scie et ses nombreux contrôles effectués à l’étranger, font penser à une sténose", nous révélait notre source médicale.
Qu’est-ce qu’une "sténose carotidienne"
On parle de sténose carotidienne lorsqu’il y a un rétrécissement de l’artère interne qui traverse le cou et alimente le cerveau en oxygène. Ce rétrécissement est dû généralement à des dépôts athéromateux (graisses). Il existe un traitement non chirurgical qui associe "le contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires et un traitement par antiagrégant plaquettaire (qui fluidifie le sang) et statine (diminue le taux de cholestérol dans le sang)".
L’intervention en tant que telle est à éviter, mais devient nécessaire dans le cas où elle présenterait des risques d’accidents vasculaires cérébraux imminent. Et effectivement, cette maladie nécessite une surveillance par écho-döppler semestriel ou annuel en fonction de la sévérité de la sténose, ce qui explique les nombreux déplacements du président pour officiellement des "contrôles routiniers".
Le 07 novembre 2016 : à Grenoble pour subir une intervention inévitable
"Abdelaziz Bouteflika doit rester hospitalisé plusieurs jours en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale", révélait "le Dauphiné libéré" le 07 novembre 2016. Ce journal qui fut le premier à faire cette révélation nous apprenait le vendredi 08 Novembre (1) que «Abdelaziz Bouteflika devrait rester hospitalisé à Grenoble jusqu’à vendredi soir, voire samedi matin… Il doit subir une série d’examens dans le service de cardiologie du docteur Jacques Monségu, qui le suit depuis une dizaine d’années : au Val-de-Grâce tout d’abord, et depuis 2014 au Groupe hospitalier mutualiste."
Le traitement chirurgical en image
Si la sténose est sévère, comme dans le cas du président Bouteflika, une intervention chirurgicale devient nécessaire, et consiste en une endartériectomie carotidienne (ablation de la plaque d’athérome) (2). L’intervention peut se faire sous anesthésie locale ou générale et ne durer que 1h. La surveillance post-opératoire, si tout se passe bien, est en moyenne de 6 à 8 jours suivant l’âge des patients.
Ce professeur en cardiologie est une sommité dans le domaine des maladies cardiovasculaires. Il a plusieurs publications scientifiques notamment sur les avantages angiographie coronarienne (aussi appelée coronarographie) qui consiste à prendre des radiographies des artères coronariennes et des vaisseaux qui alimentent le cœur. Il est Cardiologue interventionnel au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble. Diplômé de l’Université de Bordeaux en 1984, il a obtenu son diplôme de Spécialiste des maladies cardiaques et vasculaires de l’Université de Paris en 1993. Médecin militaire français, il a travaillé à l’Hôpital militaire de Val-de-Grâce à Paris jusqu’en 2013 et a été directeur de l’unité de cardiologie. Il a été nommé professeur de Val-de-Grâce en 2001. Depuis 2013, il travaille à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris et se déplace maintenant au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble en tant que codirecteur de l’Unité de Cardiologie Interventionnelle. Pr Monségu est très intéressé par la recherche clinique et a participé activement à l’enseignement radial en France et en Europe. Il est également membre de la Société Française de Cardiologie et membre de la Société européenne de cardiologie.