Syrie: Paris propose un mécanisme pour assurer la trêve
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a réclamé mercredi devant le Conseil de sécurité des sanctions contre les auteurs d’attaques à l’arme chimique en Syrie, et proposé un mécanisme de surveillance de la cessation des hostilités.
Un rapport de l’ONU a établi en septembre que le régime de Damas et les jihadistes de l’Etat islamique avaient mené des attaques chimiques en 2014 et 2015.
Les Etats-Unis sont censés présenter une résolution pour condamner ces attaques et demander des sanctions, mais la Russie, fidèle alliée de Damas, a estimé que le rapport n’apportait pas de preuves.
"Il n’y a pas de +donnant donnant+, une trêve contre l’abandon de poursuites pour les armes chimiques", a insisté M. Ayrault en sortant de la salle.
Washington et Moscou, parrains du processus diplomatique en Syrie, ont conclu à deux reprises cette année des accords de trêve, qui ont rapidement volé en éclats, et tentent à nouveau de faire taire les armes.
A cet égard M. Ayrault a proposé "la mise en place d’un dispositif de contrôle et de suivi de la cessation des hostilités". Le ministre a ainsi distribué à ses partenaires un document non officiel proposant un système conjoint de surveillance de la trêve.
Le mécanisme, selon ce texte consulté par l’AFP, rassemblerait des experts de tous les pays intéressés membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui rassemble les protagonistes directs et indirects du conflit.
Ils seraient chargés de collecter ensemble les informations sur les violations de la trêve et agiraient sous l’autorité d’un représentant de l’ONU.
Lors de la précédente cessation des hostilités conclue en Syrie, seuls Moscou et Washington étaient chargés de surveiller les violations du cessez-le-feu.
"Il faut que nous soyons associés davantage", a insisté le ministre français. Il a aussi suggéré que le Conseil exige du régime syrien "qu’il cantonne tous ses soldats".