Obama reçoit le puissant vice-prince héritier saoudien
Le président américain Barack Obama recevait vendredi à la Maison Blanche le vice-prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, très influent fils du roi Salmane, dans un climat tendu entre les deux alliés.
AFP
Le prince Mohammed a eu cette semaine à Washington les honneurs d’un très haut dirigeant: avant la Maison Blanche, il a été reçu à dîner au domicile du secrétaire d’Etat John Kerry, il a vu le secrétaire à la Défense Ashton Carter, le secrétaire au Trésor Jacob Lew, le directeur de la CIA John Brennan et des élus du Congrès.
En Arabie saoudite, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane semble avoir pris l’ascendant sur le prince héritier Mohammed ben Nayef, ministre de l’Intérieur, et qui est en principe le successeur du roi Salmane.
"Il est normalement le numéro 3 dans la hiérarchie mais, dans les faits, il est le numéro 1", estime l’analyste Simon Henderson du centre de réflexion Washington Institute.
"Le roi préfère son fils et veut qu’il soit le roi", affirme l’expert.
Cette semaine, le département d’Etat a nié toute tension, tout "grand fossé philosophique" entre Washington et Ryad à propos de la manière dont les Etats-Unis gèrent la guerre en Syrie.
Pourtant, les relations se sont nettement tendues entre l’administration du président Barack Obama et la grande monarchie pétrolière, en particulier sur le dossier syrien pour lequel Washington a refusé une intervention militaire d’envergure.
Le sort à réserver au président Bachar al-Assad est également sujet à polémique: l’Arabie saoudite veut que le chef de l’Etat syrien s’en aille, les Etats-Unis ont progressivement mis de l’eau dans leur vin en se rapprochant de la position de la Russie, alliée de régime syrien.
L’Arabie saoudite sunnite n’a pas non plus digéré l’amorce de dégel historique entre l’Amérique et l’Iran, le rival régional chiite.
Les deux alliés discutent aussi du Yémen, de la Libye, d’économie et du terrorisme perpétré par des groupes jihadistes.
A cet égard, l’administration Obama est très réticente à employer l’expression "islamisme radical" et préfère parler d’"extrémisme violent".
En revanche, la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton avait dénoncé lundi le rôle de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït dans le financement mondial de l’idéologie extrémiste islamiste, au lendemain de l’attentat d’Orlando.