Kim Jong-Un qualifie de « succès » un essai présumé de missile mer-sol
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a présenté l’essai présumé samedi d’un missile mer-sol balistique comme « un succès édifiant », affirmant que son pays pouvait frapper Séoul et Washington quand il le souhaitait, ont rapporté dimanche les médias officiels.
Mais quelques heures après ce nouveau tir de missile, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Su-Yong, a affirmé que Pyongyang serait prêt à un moratoire sur ses essais nucléaires, si les Etats-Unis suspendaient leurs manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud.
Washington et Londres ont d’emblée présenté le tir de samedi comme une nouvelle violation "flagrante" des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant les lancements utilisant la technologie de missiles balistiques.
Le ministère sud-coréen de la Défense a estimé de son côté que cet essai s’était vraisemblablement soldé par un échec, le missile, tiré d’un sous-marin en mer du Japon, n’ayant selon lui parcouru qu’une distance de 30 kilomètres.
L’agence nord-coréenne KCNA a en revanche assuré que ce test, qui a été personnellement supervisé par Kim Jong-Un, avait confirmé la "fiabilité des systèmes de lancement sous-marin nord-coréens".
Elle cite le dirigeant nord-coréen affirmant que Pyongyang "est aujourd’hui capable de frapper quand il veut les dirigeants des forces fantoches sud-coréennes et des impérialistes américains".
"Ce succès édifiant est un précieux cadeaux de plus que les scientifiques et techniciens de la Défense offrent aux grands leaders et au parti", poursuit l’agence.
Des images diffusées par la télévision d’Etat ont montré le dirigeant nord-coréen à bord du sous-marin, puis observant aux jumelles le tir depuis la terre ferme.
La Corée du Nord tente depuis longtemps de développer sa technologie de missiles mer-sol balistiques qui lui permettrait d’élever d’un nouveau cran la menace liée à son programme nucléaire, grâce à un déploiement au-delà de la péninsule coréenne.
Le régime de Pyongyang a mené de nombreux tests de missiles mer-sol qu’il a qualifiés de succès, des affirmations toutefois remises en cause par des experts suggérant que le pays n’a pas dépassé le stade de tests préliminaires à partir de plateformes immergées.
La Corée du Nord prépare pour début mai un congrès de son parti unique, qui sera le premier en 36 ans. De nombreux observateurs estiment que le dirigeant Kim Jong-Un va tenter à cette occasion de mettre en valeur les "réussites" du programme nucléaire nord-coréen.
Dans ce contexte, Pyongyang pourrait vouloir mener son cinquième essai nucléaire avant l’ouverture du congrès.
Mais dans un entretien à New York à l’agence Associated Press, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères affirme que son pays est prêt à renoncer aux essais nucléaires si Washington met un terme aux manoeuvres annuelles avec l’armée sud-coréenne.
Pyongyang avait fait une offre similaire en janvier 2015, rapidement rejetée par les Etats-Unis.
Les manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes provoquent chaque année une aggravation des tensions sur la péninsule, Pyongyang les voyant comme une menace directe à son égard.
Mais cette année, elles sont intervenues dans un contexte déjà très tendu entre le Nord et le Sud, du fait du quatrième essai nucléaire nord-coréen, début janvier, qui a été suivi en février par un lancement de fusée, un tir largement considéré comme un essai de missile longue portée.
Pyongyang a depuis lors effectué toute une série de tests de missiles de courte ou moyenne portée.