Des milliers de juifs se pressent pour la traditionnelle « bénédiction des prêtres »
Des milliers de juifs se sont pressés lundi devant le mur des Lamentations pour recevoir la traditionnelle « bénédiction des prêtres » dans la Vieille ville de Jérusalem placée sous haute surveillance dans la crainte d’un nouvel accès de tensions avec les Palestiniens.
"Que Dieu te bénisse et te garde, qu’il rayonne de la lumière de son visage vers toi et te soit bienveillant, qu’il tourne son visage vers toi et qu’il pose sur toi la paix", ont psalmodié les prêtres.
D’importantes forces de sécurité étaient déployées dans et autour de la Vieille ville pour prévenir d’éventuelles violences palestiniennes.
Le mur des Lamentations est situé en contrebas de l’ultra-sensible esplanade des Mosquées dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël.
L’esplanade est le troisième lieu saint de l’islam. Les juifs la révèrent également (sous le nom de mont du Temple) comme le site où se dressait le second Temple juif détruit par les Romains en 70. Ils sont autorisés à visiter l’esplanade, mais pas à y prier. Le mur des Lamentations devant lequel ils prient en contrebas est le vestige du mur de soutènement du second Temple.
Les autorités israéliennes redoutent que le surcroît de visites de fidèles juifs qui accompagne traditionnellement la Pâque (commencée vendredi) ne donne lieu à des violations de l’interdiction de prière sur l’esplanade et à des accrochages avec les musulmans.
Deux juifs ont été expulsés lundi de l’esplanade pour avoir "enfreint les règles du site", a rapporté la police israélienne.
Ils faisaient partie d’un groupe de 584 visiteurs, dont 453 touristes (et dont 131 juifs), selon la police. Treize juifs avaient été expulsés dimanche, selon la police.
Le gouvernement jordanien a mis en garde Israël dimanche contre les "graves conséquences de l’assaut donné par les colons et les policiers israéliens" à l’esplanade. Dans un communiqué, il a exigé d’Israël qu’il "stoppe immédiatement de tels agissements et refuse l’entrée (de l’esplanade) aux colons et aux forces israéliennes".
Héritage de l’histoire, la Jordanie est la gardienne de l’esplanade, même si Israël en contrôle les accès. La question de l’esplanade est un sujet majeur entre Israël et la Jordanie, un des deux seuls pays arabes avec lesquels Israël ait signé un accord de paix.