"On ne pourra pas être à la fois au Sahel, au Levant et en Libye", a déclaré le général André Lanata devant l’Association des journalistes de défense (AJD).
"L’armée de l’Air (française) est engagée aux limites de ses capacités", a-t-il souligné, avec notamment des missions de reconnaissance et des frappes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak depuis ses bases en Jordanie et aux Emirats arabes unis.
Elle pourrait "sûrement faire des missions de reconnaissance, de frappes" en Libye mais "cela nécessiterait des arbitrages entre les théâtres d’opérations", a-t-il poursuivi. Il faudrait procéder sinon à "de nouveaux ajustements en termes de personnel, de maintien en condition opérationnelle et de formats de la flotte", c’est-à-dire concrètement augmenter les moyens de l’armée de l’Air, a-t-il dit. Pour l’heure, "il n’y a pas de décision politique pour intervenir en Libye", a toutefois souligné le chef d’état-major de l’armée de l’Air. "La seule chose que les armées françaises ont faite ce sont des missions de reconnaissance pour documenter ce théâtre comme il apparaît naturel de le faire quand une zone d’instabilité se manifeste", a-t-il rappelé.
Une vingtaine d’avions de chasse sont actuellement engagés sur des théâtres d’opérations extérieurs, sur les 180 que compte la France, a précisé le général. S’y ajoute ceux mobilisés pour la défense du territoire national, la dissuasion nucléaire et différentes missions, dont la formation des pilotes égyptiens sur chasseurs Rafale.
L’armée de l’Air a subi de profonds bouleversements ces dernières années, avec la suppression de 18.000 postes d’aviateurs depuis 2008 et la réduction de 40% du format de l’avion de chasse, a par ailleurs rappelé le général. Le président François Hollande a toutefois suspendu les réductions massives d’effectifs engagées dans les armées après les attentats de Paris en 2015.