Deux ans de prison requis contre un rappeur belge pour avoir incité à l’émeute après le match Maroc-Côte d’Ivoire
Ce rappeur, "Jelali D." selon les médias belges, connu sous le nom de Benlabel, est accusé d’avoir posté la veille sur sa page Facebook un appel à "tout cramer" sur une grande artère de Bruxelles le soir du match.
Son message était ponctué par trois mots ("Maroc City Gang") et accompagné d’une photo le montrant avec deux armes automatiques, d’après l’agence Belga.
De fait, le lendemain soir, la célébration par plusieurs centaines de jeunes de la victoire du Maroc –synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du monde– avait donné lieu à de violentes échauffourées avec la police. Vingt-deux policiers avaient été blessés, des vitrines cassées et quelques voitures incendiées.
S’en était suivie une vive polémique sur le manque d’anticipation de l’événement par les autorités et le manque de moyens de la police. La controverse avait été nourrie par de nouveaux incidents entre jeunes et policiers quatre jours plus tard lors d’un autre rassemblement également en plein centre-ville.
A l’audience, la représentante du ministère public a défendu les chefs d’accusation visant Benlabel, notamment celui de "menaces écrites". Elle a estimé qu’il avait "clairement" menacé par son message "tous ceux qui se seraient trouvés" sur la grande artère en question.
Le rappeur a plaidé de son côté le simple "appel à la fête", d’après Belga.
Son avocat, qui voit en lui un "bouc émissaire", a estimé que ses propos relevaient d’échanges privés avec ses amis sur Facebook et ne pouvaient être qualifiés de menaces.
Le jugement sera rendu le 2 février.