Aéroport de Beauvais : ni vu, ni connu, un steward marocain se fait la malle
Un membre de l’équipage du vol Ryanair pour Fès (Maroc) s’est volatilisé mardi sans prévenir personne. Dans un contexte de vigilance accrue, sa disparition a pris une résonance particulière.
Ce jour-là, l’avion de 19 heures pour Fès (Maroc) est confronté à un problème technique. Un second appareil doit être affrété par la compagnie aérienne pour les 180 passagers. Vers 21h15, l’équipage est censé réintégrer l’avion, mais il manque Youssef à l’appel. Quinze minutes plus tard, l’alerte est donnée. Le branle-bas de combat commence pour retrouver le steward de 22 ans. Police aux frontières, brigade de gendarmerie du transport aérien, militaires de l’opération Sentinelle se déploient pour rechercher l’employé de Ryanair. « Ils l’ont cherché dans les toilettes », raconte un témoin. « On ne savait pas s’il avait fait un malaise quelque part, on a donc effectivement cherché partout », poursuit l’officier de la PAF.
Dans un contexte de plan Vigipirate, cette disparition provoque aussi des sueurs froides : « On a fouillé les deux avions, au cas où il aurait laissé un « paquet ». Cela prouve que lorsqu’il y a un dysfonctionnement, on ne laisse rien passer », insiste l’agent.
Sur les vidéos, il apparaît puis disparaît
Mais non, Youssef n’a pas posé de bombes. Il est tout simplement parti. En désaccord avec son employeur, il a abandonné son poste de travail. Chaque personnel navigant détient des laissez-passer qui lui permettent de circuler au sein de l’aéroport. Le steward est allé au-delà de ce qui est permis et est entré sur le territoire en situation irrégulière. L’exploitation des caméras n’a pu lever le mystère. « Parfois, on le voit sur une vidéo, puis après il disparaît, reconnaît l’agent de la PAF. On ne sait pas comment il est parti. »
Après la levée de doutes, les passagers du vol ont pu décoller avec près de quatre heures de retard. Interrogé, le service communication de la compagnie Ryanair a seulement évoqué le problème technique de l’avion, tout en esquivant la question de Youssef : « L’équipage de cabine était au complet à bord de l’avion pour le vol de retour, sans quoi le vol n’aurait pu opérer », se contente-t-il de dire.
Farida Chadri
(Source Le Parisien du 25/08/2017)